Un drone pour venir à bout des frelons asiatiques

Une société des Landes a mis au point un prototype de drone spécialisé dans l'éradication des frelons asiatiques.

Il y a encore 15 ans, personne n'avait vu de frelon asiatique en France. Pourtant, aujourd'hui, ils ont envahi les deux tiers du pays. Pour faire face à cela, une société des Landes a mis au point un prototype de drone spécialisé dans leur éradication.

L'engin télécommandé ressemble à un frelon géant, il vole et pique pour tuer. Pesant un peu moins de 4 kilos et équipé de six hélices, il injecte une poudre mortelle à l'intérieur des nids de frelons avec une perche-dard. "Le drone s'approche du nid, injecte une poudre sous pression à l'intérieur du nid. Ça nous permet des travaux chirurgicaux", présente Etienne Roumailhac, désinsectisateur.

Ce drone pourrait bien être la solution pour venir à bout des frelons asiatiques, d'autant plus que ces nids sont souvent installés en hauteur. Habituellement, les destructeurs de frelons asiatiques utilisent une perche avec laquelle ils peuvent atteindre des nids situés jusqu’à 30 mètres de haut. "Le problème qu'on avait, c'est qu'on n'arrivait à traiter que les trois quarts des nids mais hélas, un quart restait", poursuit le désinsectisateur.

Deux fois moins de nids de frelons

Le drone permet d’aller là où la perche est inutilisable. "Maintenant, avec ce drone, je peux faire la totalité des nids, sur un pylône électrique, n'importe où. On peut taper tous les nids de frelons et donc les traiter et réduire considérablement leur invasion", conclut Etienne Roumailhac.

S'il ne s'agit pour l'instant que d'un prototype, l'engin a pourtant déjà fait ses preuves. Par rapport à l’année dernière, il y a deux fois moins de nids de frelons dans la région. Par rapport à la destruction à la perche, le coût est équivalent ou légèrement supérieur.

Encore appelé Vespa velutina, le frelon asiatique a été introduite en France en 2004 via un conteneur de poteries en provenance de Chine. Sans ennemi naturel ni prédateur, son territoire croît à raison de 100 kilomètres par an. Présent sur les deux tiers du territoire français, il a même gagné Paris l'an passé. Petit à petit, si rien n’est fait pour ralentir sa progression, il gagnera toute l’Europe.

A.-L. Baulme avec J. Migaud-Muller et B. Gapenne