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Tribune de Stéphane Bern: Barbara Pompili dénonce une "hystérisation du débat sur les éoliennes"

Stéphane Bern a tiré à boulets rouges sur la politique d'implantation d'éoliennes portée par Barbara Pompili à travers une tribune publiée dans Le Figaro et largement soutenue à droite. La ministre de la Transition écologique lui a répondu sur BFMTV-RMC ce jeudi matin.

Un "mensonge", une "ruine de la biodiversité", un "chantage aux ruraux", et même une "négation de l'écologie". Lancée dans une tribune publiée par Le Figaro dimanche, la salve de Stéphane Bern contre les installations d'éoliennes en France était ravageuse. Et elle a visé au premier chef Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, qu'il a accusée notamment de "contrevenir à la loi écocide qu’elle fait voter en se rendant coupable de destruction d’un patrimoine naturel, d’atteintes à la biodiversité, d’artificialisation des sols et de soutien aux énergies fossiles".

Alors que le texte a été largement appuyé à droite et au Rassemblement national, Barbara Pompili a répondu ce jeudi point par point à la charge de l'animateur de France Télévisions, sur BFMTV-RMC.

"On est dans une hystérisation du débat sur les éoliennes, sur les énergies renouvelables, qui ne sert ni notre avenir ni la cause des défenseurs du patrimoine - dont je fais partie", a-t-elle commencé. "Il ne faut pas opposer défenseurs du patrimoine et de l’environnement, ni Paris et les régions", a-t-elle intimé.

"Comme dire que la terre est plate"

La ministre n'a cependant pas nié des difficultés ponctuelles autour des éoliennes, parfois considérées comme autant de pollutions visuelles et de poids pour la ruralité.

"Je connais très bien le sujet, en tant qu’élue de la Somme, j’ai vu que dans certains endroits ça avait pu mal se passer comme bien se passer à d’autres", a-t-elle fait valoir, déclarant: "Je veux mettre un peu d’ordre là-dedans."

Barbara Pompili a voulu contrer le propos de Stéphane Bern sous plusieurs angles. Alors que celui-ci assurait que les éoliennes ne fonctionnaient que 21% du temps, elle a parlé quant à elle d'un pourcentage de 75%.

"Quand je lis que les éoliennes ne seraient pas renouvelables c’est comme dire que la terre est plate", a-t-elle enchaîné.

Stéphane Bern a estimé que les pales n'étaient pas recyclables. "Les éoliennes sont à 90% recyclables, à 95% dans les années qui viennent", lui a répondu la ministre.

Une cartographie en cours d'élaboration

Interrogée sur un accablement possible des campagnes à la différence de grandes agglomérations préservées, Barbara Pompili a concédé: "Il peut y avoir des inquiétudes légitimes sur certaines implantations, il y a parfois un sentiment légitime d’encerclement, j’essaye de trouver des solutions."

Elle a proposé: "Ce qu’il faut faire – car on a besoin du renouvelable et d’un mix électrique diversifié – c'est une cartographie où on sait où on peut les mettre, mettre tout le monde autour de la table, cesser de donner le sentiment que les décisions sont prises à Paris".

Elle a d'ailleurs indiqué avoir envoyé une circulaire aux préfets les enjoignant de dresser cette cartographie "des endroits où il est possible ou impossible de bâtir des éoliennes" qu'elle appelle de ses voeux.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV