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Environnement

Tara, le grand voilier polaire français, repart vers l'Arctique

Le capitaine au long cours du voilier Tara, Loïc Valette, rêve de voir son "premier iceberg".

Le capitaine au long cours du voilier Tara, Loïc Valette, rêve de voir son "premier iceberg". - -

La goélette océanographique Tara a largué les amarres, dimanche, pour un tour complet de l'océan Arctique de sept mois afin d'étudier l'infiniment petit.

L'aventure recommence. A l'extrémité de la presqu'île de Keroman à Lorient, devant les titanesques bunkers en béton de l'ancienne base des sous-marins allemands de la Kriegsmarine, la goélette océanographique Tara a largué les amarres, dimanche, pour un tour complet de l'océan Arctique.

Le plus grand voilier polaire français, dans la continuité de sa "circumnavigation" de 2009 et 2012 consacrée à l'étude intégrée des écosystèmes planctoniques marins, part dans les très hautes latitudes en quête de l'infiniment petit, du virus aux larves de poissons, à l'origine de la vie sur Terre et soumis au réchauffement climatique.

Cette nouvelle aventure scientifique "Tara Océans Polar Circle" conduira les marins et scientifiques du deux mâts de Russie au Canada, Alaska et Groenland, un périple de 25.000 km qui durera près de sept mois.

Le voilier empruntera les fameux passages du Nord-est, au large de la Sibérie, et du Nord-Ouest, au large du Canada, rendus à la navigation depuis quelques années pendant la fonte de la banquise en été. "Le seul océan dont nous n'avons pas encore exploré le plancton durant la précédente étude, est l'Arctique", explique Romain Troublé, le secrétaire général de Tara Expéditions et chef d'orchestre de la mission. "Ce sera une navigation difficile, voire ici et là audacieuse, au milieu des plaques de glace dérivantes poussées par le vent".

"J'ai hâte de voir mon premier iceberg"

Tara va naviguer dans le jour permanent de l'été boréal et monter jusqu'à 82° de latitude Nord, en lisière de la coquille d'oeuf gelée qui recouvrira encore le centre de l'océan Arctique en cette saison.

Samedi, à la veille de l'appareillage, marins et scientifiques mettaient la dernière main aux préparatifs. A la poupe, on prépare la "rosette", un ensemble de bouteilles emprisonnant le plancton à différentes profondeurs, et le "laboratoire humide" où les milliers d'échantillons de plancton récoltés seront filtrés, au fur et à mesure des 15 stations scientifiques.

Le jeune commandant de Tara, Loïc Valette, 35 ans, capitaine au long cours, a navigué sur toutes les mers du monde à l'exception des pôles: "C'est une nouvelle aventure exaltante, confie-t-il, une irremplaçable expérience pour un navigateur, le sommet de la qualification hauturière. J'ai hâte de voir mon premier iceberg devant l'étrave de Tara. J'en rêvais, enfant, en lisant les récits des premiers explorateurs de la planète glacée".