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Environnement

Selon un rapport, les Français ne seraient pas prêts à faire face à un éventuel accident nucléaire

Site nucléaire situé à Paluel en Normandie.

Site nucléaire situé à Paluel en Normandie. - Sameer al-Doumy

Ce mardi, l'Association nationale des comités et commissions locales d'information, organisme reconnu par l'Etat et missionné pour tenir les Français informés au sujet des dossiers nucléaires, a publié un rapport dénonçant l'impréparation des Français à un éventuel accident nucléaire.

Le rapport publié ce mardi par l'Association nationale des comités et commissions locales d'information - un organisme reconnu par l'Etat chargé d'informer les Français au sujet du nucléaire et du suivi de cette activité et des structures concernées - lance l'alerte. Dans ce document à l'attention du gouvernement, et relayé en premier lieu par Europe 1, l'Anccli estime que les Français ne sont pas préparés à faire face à un éventuel accident nucléaire.

Cette lacune est d'autant plus déplorable que le nucléaire est objectivement l'un des piliers sur lesquels les vies quotidienne et économique du pays sont fondées. Comme le note EDF ici, la France prend place sur la deuxième marche du podium mondial des trois plus gros producteurs mondiaux d'énergie d'origine nucléaire (après les Etats-Unis mais devant la Chine). Elle en tire 70,6% de son électricité et cumule sur son territoire 56 réacteurs de divers niveaux de puissance, et dispose en 2021 de 18 centrales nucléaires sur son sol.

Une application défaillante

C'est le plan d'urgence officiel, ou plutôt son application trop partielle, qui concentre les remontrances de l'Anccli. Comme le note le site d'Europe 1, il prévoit notamment que les habitants des zones comprises dans un rayon de 20h dessiné autour d'une centrale nucléaire reçoivent régulièrement un courrier leur permettant d'aller se fournir en pastilles d'iode stable dans une pharmacie. Ils auraient d'ailleurs dû recevoir un tel pli l'an passé. Or, 75% des intéressés attendent toujours la missive. Ces pastilles d'iode stable ont pour vertu, d'après le ministère de l'Intérieur, de protéger la thyroïde d'un rejet d'iode radioactif.

L'Anccli dénonce l'insuffisance des exercices d'évacuation. L'association réclame l'implication des élus dans la mise en place du plan d'urgence, conformément à la loi.

"On ne comprend pas pourquoi, à l'image de ce qu'on fait depuis trente ans sur la sécurité routière en France, on ne mène pas des campagnes nationales", a glissé Jean-Claude Lalonde, président de l'Anccli ce mardi matin au micro de la radio.
Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV