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Environnement

Sécheresse: l'inquiétude des arboriculteurs face au manque d'eau dans les Pyrénées-Orientales

Le département des Pyrénées-Orientales est classé en alerte sécheresse depuis fin février. La situation devient critique pour certains agriculteurs.

La sécheresse met à mal les cultures dans les Pyrénées-Orientales. Le département fait face à un déficit de pluie de 80% depuis le début de l'année et depuis le 25 février, il est classé en alerte sécheresse dite "renforcée". Il pourrait bientôt passer à l'alerte maximale, la "crise sécheresse", qui vise à limiter l'usage de l'eau pour les particuliers, les pompiers mais aussi les secteurs de la santé et de l'industrie. Une situation critique à laquelle doit faire face à certains agriculteurs, dont les arboriculteurs.

"Beaucoup d'exploitations n'arriveront pas à s'en relever"

Baptiste Cribeillet est producteur de pêches et de nectarines dans ce département. Depuis plusieurs semaines déjà, il a réduit de 25% sa consommation d'eau. Il ne se voit pas aller au-delà et craint de voir ses récoltes condamnées.

"Si l'état de crise est déclaré, il est possible que nous soyons obligés de faire tomber tous les fruits. (...) Les efforts, ça fait des années qu'on nous a demandé de les faire et, aujourd'hui, on ne peut pas descendre en dessous. On est déjà à la limite du possible", déplore l'agriculteur.

Il demande à l'État d'être compréhensif, mais attend avec angoisse le plan de gestion de l'eau qui doit être proposé par le préfet ce jeudi à l'occasion d'une réunion de crise. La préfecture a déjà annoncé qu'il n'y aurait pas assez d'eau "pour tous" cet été.

"Ça aura un impact financier énorme, beaucoup d'exploitations n'arriveront pas à s'en relever, prévient Baptiste Cribeillet.

"On redoute le pire"

Du côté de la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales, les dirigeants de la filière fruits et légumes espèrent que la préfecture ne condamnera pas totalement ce secteur en interdisant totalement l'irrigation.

"On est le premier département producteur de pêches et nectarines en France, on fait à peu près le tiers de la production française. Il y a plus de 700 arboriculteurs, producteurs de pêches, nectarines, abricots mais aussi pommes, cerises et autres fruits", détaille Éric Hostalnou, responsable de la filière au sein de la Chambre d'agriculture.

"On redoute le pire, c'est-à-dire une interdiction d'arroser. C'est une peine de mort pour les exploitations du département", martèle-t-il.

En cas d'interdiction totale d'irrigation, les professionnels du secteur espèrent des compensations financières.

Jean-Wilfrid Forquès