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Environnement

Sea Shepherd : les Etats-Unis interdisent aux écologistes d'attaquer les baleiniers japonais

Des membres de Sea Shepherd harcelant un bateau de pêche japonais

Des membres de Sea Shepherd harcelant un bateau de pêche japonais - -

La justice américaine a interdit à l'ONG Sea Shepherd d'attaquer les baleiniers japonais pêchant dans le "sanctuaire des baleines" en Antarctique. L'association écologiste et militante n'en a cure, elle compte bien poursuivre son combat.

La justice américaine a beau lui interdire de harceler les baleiniers japonais dans l'Antarctique, l'ONG Sea Shepherd (Berger des mers) n'en a cure. Les écolos militants comptent bien braver l'interdiction de se rapprocher des bateaux nippons.

Basée aux Etats-Unis, Sea Shepherd et sa tête de proue Paul Watson, ont été interdits mardi par une cour d'appel fédérale "d'attaquer physiquement tout navire dirigé par les plaignants", dont l'Institut japonais de recherche sur les cétacés et plusieurs entreprises de pêche nippones.

La cour leur a aussi interdit de "naviguer d'une manière qui puisse mettre en danger la navigation en toute sécurité d'un tel navire". "En aucune circonstance les accusés ne doivent s'approcher à moins de 500 mètres des plaignants quand ils naviguent en pleine mer".

(Paul Watson, Président fondateur de Sea Shepherd. Guano - Flickr - CC).

Des sabotages "par la violence"

Car les méthodes de Sea Shepherd sont loin d'être pacifistes. Musclées, violentes, mais efficaces : éperonnage de braconniers, sabotage des navires de braconniers à quai, perturbation de la pêche etc.

Ce qui n'a pas empêché Sea Shepherd, sur son site Internet, de promettre qu'elle continuera à protéger les baleines. L'association n'a pas non plus oublié de se moquer du jugement "rendu par un tribunal américain contre des navires néerlandais et australiens qui transportent des équipages internationaux et opèrent dans des eaux internationales".

De leur côté, les autorités et baleiniers nippons ont évidemment salué la décision américaine, car "Sea Shepherd pratique le sabotage par la violence en mettant en danger la vie de l'équipage", a déclaré Shigehito Numata, un responsable de l'Agence des pêches du Japon.

La confrontation entre les baleiniers nippons et les défenseurs des cétacés s'est intensifiée ces dernières années. Les conséquences pour la flotte baleinière japonaise s'élèveraient à plusieurs millions d'euros.

(Collision entre le Steve Irwin (de Sea Shepherd) et le Yushin Maru le 5 février 2009. Guano - Flickr - CC).

La pêche des baleines pourtant interdite

Mais pourquoi la justice américaine a-t-elle pris cette surprenante décision ? Finalement, non seulement Sea Shepherd opère en mer internationale, mais la pêche à la baleine est interdite... Le Japon profite en fait d'une tolérance de la Commission baleinière internationale (CBI) pour la chasse à des fins de recherche. Sauf qu'en réalité, la chair des animaux finit sur les étals nippons.

En fait, la décision américaine est temporaire, et compte surtout "calmer le jeu", alors que le président fondateur de Sea Shepherd Paul Watson, le "pirate écolo", a lancé la neuvième campagne anti-pêche baptisée "Zéro tolérance", la plus ambitieuse de son histoire. À la tête de quatre navires, un hélicoptère, trois drones et une centaine de personnes, les Bergers des mers comptent bien redoubler leurs attaques contre les navires japonais.

En attendant, le Canadien (et Américain) Paul Watson, qui mène ce combat depuis plus de quarante ans, est toujours recherché par Interpol et le Costa Rica, où il est accusé d'avoir mis en danger un équipage, lors d'une opération contre la chasse aux requins en 2002.