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Environnement

Salade verte: plus d'une sur dix contiendrait des pesticides interdits

Une menace invisible se dissimule dans la plupart des laitues, batavias et autres feuilles de chêne achetées dans la grande distribution.

Une menace invisible se dissimule dans la plupart des laitues, batavias et autres feuilles de chêne achetées dans la grande distribution. - Liz West – flickr - CC

Selon une enquête de l'association Générations futures, huit sur dix des échantillons achetés dans la grande distribution contenaient des pesticides. Et plus d'un sur dix des pesticides interdits, dont certains depuis les années 70.

Habituellement parée de toutes les vertus nutritives, la salade verte n'est pas exempte de risques pour la santé. Une étude réalisée par l'ONG Générations futures dépeint une inquiétante réalité: sur 31 salades vertes achetées dans des enseignes de la grande distribution de l'Oise et de la Somme, 25 d'entre elles contenaient au moins un résidu de pesticides, soit plus de 80% des échantillons analysés.

Pire, pour 16% d'entre elles, des traces d'au moins un de cinq pesticides interdits, y compris du DDT dont l'utilisation est prohibée depuis 1971, ont été retrouvées.

Des perturbateurs endocriniens dans deux salades sur trois

Si, hors de ceux qui sont strictement interdits (mais manifestement toujours utilisés), les quantités de certains pesticides repérées restent conformes aux doses maximum autorisées, la question des perturbateurs endocriniens, retrouvés ici dans presque 68% des échantillons étudiés, fait débat. Sur 10 des "matières actives les plus souvent retrouvées", sept sont soupçonnés d'en être, dit l'enquête.

Le problème reste que même en très petites quantités, ces substances sont suspectées de modifier le fonctionnement de notre système endocrinien, autrement dit l'ensemble des glandes qui possèdent une fonction de sécrétion d'hormones. De la croissance, à notre sexualité en passant par notre capacité à réparer nos tissus endommagés, la régulation du sommeil et de l'humeur, les conséquences sur la santé sont potentiellement innombrables. Sans parler des risques de cancers mis en avant par l'Institut national du cancer.

L'ONG demande l'application du règlement européen de 2009

Face à cet alarmant constat, Générations futures demande que soit appliqué le règlement européen de 2009 interdisant l'utilisation de ces pesticides soupçonnés d'être des perturbateurs endocriniens. La présence de ces molécules, particulièrement incidente pour la santé des plus jeunes, avait été dénoncée, entre autres, dans la composition de certains biberons fabriqués avec du bisphénol A ou encore dans certaines lingettes pour bébés. La salade verte que, c'est vrai, les nourrissons consomment moins naturellement, s'ajoutent donc à la liste.

David Namias