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Environnement

Rouen: une pollution aux pesticides identifiée dans la Seine

Un bateau circule sur la Seine, le 11 octobre 2007 à Rouen

Un bateau circule sur la Seine, le 11 octobre 2007 à Rouen - ROBERT FRANCOIS

La pollution a occasionné une coloration bleue sur une surface de 500 m2. Elle a été repérée samedi 22 mai au soir par les militaires de la brigade fluviale de gendarmerie de Rouen, à la hauteur du quai du port de plaisance, a précisé la préfecture de Seine-Maritime dans un communiqué.

Une pollution aux pesticides a été identifiée dans la Seine, à la hauteur de Rouen, a annoncé mardi la métropole rouennaise qui a fait part de son intention de porter plainte.

La pollution a occasionné une coloration bleue sur une surface de 500 m2. Elle a été repérée samedi 22 mai au soir par les militaires de la brigade fluviale de gendarmerie de Rouen, à la hauteur du quai du port de plaisance, a précisé la préfecture de Seine-Maritime dans un communiqué.

"La fuite d'une cuve appartenant à une entreprise de transports située chemin de Croisset, à Canteleu, est en cause. D'après nos informations le produit pesticide contiendrait des néonicotinoïdes, en particulier du thiaméthoxame, substance hautement nocive, très soluble dans l'eau, interdite en France depuis près de trois ans!", a indiqué la métropole dans un communiqué.

La préfecture a confirmé l'existence de cette pollution provenant d'un récipient d'insecticide contenant du thiamétoxame, mais elle a toutefois précisé que "la production, le stockage et la circulation de cette substance active sont autorisés en France jusqu'au 1er janvier 2022".

Ce sont les fortes précipitations de l'après-midi qui ont emporté jusqu'à la Seine une partie du liquide échappé.

Une enquête initiée par brigade fluviale

"Aucun barrage flottant n'a pu être mis en place dans le port car la densité du produit ayant fui était très proche de celle de l'eau. Avec l'appui d'une entreprise de travaux publics spécialisée dans l'assainissement et en lien étroit avec les équipes du grand port maritime de Rouen et de la ville, deux hydrocureurs (camions citernes avec pompe haute pression) ont été installés sur place pour réaliser un pompage", a ajouté la préfecture dans son communiqué.

De nombreux prélèvements dans la Seine ont été réalisés par les équipes spécialisées du SDIS. Les modélisations réalisées par le Cedre (Centre de documentation de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux, ndlr) ont par ailleurs révélé "une pollution très inférieure aux seuils entraînant un risque létal pour la faune aquatique (à savoir de l'ordre de 0,8mg/l, la dose létale pour la faune aquatique s'établissant à 100mg/l, soit plus de 100 fois moins)", ajoute la préfecture, précisant qu'"aucun impact n'a été constaté par les équipes lors de leurs observations qui vont se poursuivre dans les jours à venir".

Une enquête a été initiée par les enquêteurs de la brigade fluviale de gendarmerie de Rouen. La métropole a annoncé de son côté son intention de "porter plainte contre X dans le cadre de cet événement".

Cités dans le communiqué, Nicolas Mayer-Rossignol, président (PS) de la métropole, et Charlotte Goujon, vice-présidente chargée des risques industriels et de la santé, ont qualifié cet événement de "nouveau scandale".

"Un an et demi après l'incendie du 26 septembre 2019 [de Lubrizol, ndlr], notre territoire est à nouveau souillé", ont dénoncé les élus, qui demandent au préfet de "rendre public l'ensemble des éléments à sa disposition permettant d'expliciter les circonstances et les conséquences de cet événement".

C.Bo. avec AFP