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Renault: le business responsable

Le siège de Renault à Boulogne-Billancourt

Le siège de Renault à Boulogne-Billancourt - -

Connaissez-vous la RSE? Le sigle peut vous sembler barbare et pourtant c'est une réalité de plus en plus forte pour nos patrons. La Responsabilité sociétale des entreprises, c'est toute la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Et finalement la RSE peut être au cœur de la stratégie de tout un groupe. La preuve avec Renault.

"Quand on est un constructeur on est attendu par la société, ses clients, ses actionnaires et évidemment ses salariés". Claire Martin directeur de la responsabilité sociale de l'entreprise et de la Fondation Renault est très lucide. Elle revenait cette semaine sur 4 ans d'action. Quand elle a pris les rênes de la Fondation Renault en 2008, le groupe souffrait encore des séquelles des suicides au Technopole de Guyancourt et la crise éclatait. La direction a logiquement décidé de mettre en place l'année suivante une politique RSE structurée et qui aille bien au-delà du mécénat. Et surtout adaptée aux territoires. Renault est tout de même présent dans 118 pays dans le monde. Au sein du groupe, RSE rime clairement avec business. Il suffit de regarder de près les quatre piliers de sa politique.

Des voitures pour les moins riches

En premier lieu la mobilité durable. Renault-Nissan s'est désigné chef de file de la voiture électrique dans le monde. Des véhicules décarbonés mais aussi une autre approche des transports. Des services avec du partage de véhicules ou encore d'informations à travers la mobilité connectée. Jusqu'au programme Renault Mobiliz lancé en juillet 2012. Son ambition: concevoir et expérimenter des solutions de mobilité adaptées aux personnes en situation de précarité. Pouvoir acheter, louer ou encore réparer sa voiture à moindre coût. Dix garages Renault se sont portés volontaires. En temps de crise, conserver voire gagner de nouveaux clients n'est pas un luxe.

Autre axe, la sécurité routière. Depuis des décennies, Renault mobilise sur cette thématique. Le groupe vise de plus en plus les pays émergents et souhaite apporter son savoir-faire. Ce sont plus d'un million de personnes qui meurent chaque année d'un accident de la route dans le monde. Renault adapte donc la conception de ses véhicules pour répondre aux réglementations. Ce sont donc de nouveaux marchés qui peuvent s'ouvrir.

De plus en plus de femmes

Les deux autres axes sont davantage tournés vers l'humain. Là encore c'est un facteur de performance significative de l'entreprise. La diversité est au cœur de son action. Et un choix: féminiser ses équipes. Un peu plus de 17% seulement des salariés de Renault sont des femmes. Elles vont donc être de plus en plus présentes sur les points de vente. Car il y a une demande. Dans 50 à 70% des cas dans le monde, soit c'est la femme qui achète la voiture, soit c'est elle qui décide. Et une femme aime parler à une autre... femme.

Enfin l'éducation est le dernier pilier. Des programmes d'apprentissage à tous les niveaux sont instaurés pour les salariés. Car Renault a bien conscience que ce sont des leviers puissants de développement des personnes. Des salariés motivés qui accompagnent plus volontiers les choix souvent tranchés de la direction. C'est ainsi que l'accord de compétitivité a été signé avec trois syndicats. Il doit permettre au constructeur automobile de réaliser au total 500 millions d'euros d'économies par an. Ses grands axes: une augmentation de 6,5% du temps de travail, une refonte des comptes épargne-temps, un gel des salaires en 2013 et 7.500 suppressions nettes d'emploi d'ici à fin 2016.

Des outils de communications internes

Claire Martin directeur de la responsabilité sociale de l'entreprise et de la Fondation Renault a suivi de près les discussions. Elle a été fait en sorte que les parties prenantes aient toutes les informations. Une commission de suivi avec les partenaires sociaux a aussi été mise en place. Renault s'organise également autour des outils de communications. Via les réseaux sociaux: tout salarié peut faire preuve d'initiatives et signaler des points éventuellement à corriger.

Pour Claire Martin, c'est la capacité d'innovation d'une entreprise qui la fera avancer. On pourrait même dire survivre en réinventant de nouveaux modèles.

Nathalie Croisé de BFM Business