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Environnement

Quelles sont les revendications des victimes d'accidents de trottinettes, reçues au ministère des Transports?

L'association souhaite notamment que les trottinettes électriques soient immatriculées pour être plus facilement verbalisables.

Une association de victimes d'accidents de trottinettes électriques est reçue ce lundi au ministère des Transports. Elle réclame une prise de conscience des pouvoirs publics et dénonce "une méconnaissance de la question".

En mai dernier, Arnaud Kiebalsa avait assisté à la collision entre une trottinette électrique et sa femme, qui portait leur fille de sept mois dans les bras. Quelques jours auparavant, Isabelle Albertin, pianiste à l'opéra de Paris se faisait renverser par une trottinette dans un parc public de la capitale. Blessée au bras, elle ne peut plus pratiquer son instrument. Son mari a décidé de s'associer à Arnaud Kiebalsa pour dénoncer l'absence d'encadrement de ces engins. C'est ainsi qu'est née l'Association Philanthropique Action contre l'Anarchie Urbaine Vecteur d'incivilité (Apacauvi)

Malgré les différentes mesures prises par la mairie de Paris ces derniers mois, "la situation reste identique. Rien n'a bougé", déplore ce lundi, au micro de BFM Paris, Arnaud Kiebalsa. "Ces mesures ne sont que de la communication. "Nous voulons discuter avec un législateur pour que les constats que nous avons fait ces derniers mois soient pris en compte".

Assurer les trottinettes électriques

Parmi les principales revendications de l'association: obliger les opérateurs de trottinettes électriques à les assurer.

"Nous voulons tout d'abord obliger les opérateurs à assurer leurs véhicules. Aujourd'hui, nous nous retrouvons dans des situations dramatiques où les victimes d'accidents ne sont pas prises en charge puisqu'elles ne sont pas assurées", explique Arnaud Kielbasa. "Certains sont pourtant empêchés de travailler pendant un long moment après leur accident."

Après son accident, Isabelle Albertin a du ainsi subir une opération. Elle porte maintenant une attelle au poignet. Elle ne pourra pas reprendre son travail avant 2020. "En quelques secondes, j'ai perdu mon activité artistique et professionnelle", rappelle la pianiste. "Les soins peuvent coûter très cher. Les victimes veulent savoir qui va les indemniser, comment et dans quels délais", ajoute sur notre antenne Gilles Fouriscot, avocat spécialisé en droit des victimes de la route.

Immatriculer les engins

L'association souhaite par ailleurs que les responsables des accidents soient plus facilement identifiables. Pour cela, elle souhaite que les trottinettes soient immatriculées et que les données des utilisateurs de ces engins soient consultables facilement par les forces de police. 

"Nous voulons aussi que les trottinettes soient immatriculées, comme en Allemagne. Les trottinettes sont considérées comme de vrais véhicules qui répondent au code de la route. En tant que telles, elles doivent pouvoir être contrôlées et identifiées par les forces de l'ordre", poursuit Arnaud Kiebalsa.

"C'est inadmissible qu'à chaque fois qu'il y a un accident, les conducteurs de trottinettes fuient sans laisser de nom ou d'adresse", ajoute, de son côté, Jean-René Albertin, mari d'Isabelle Albertin.

"Enfin, nous souhaitons que les données des utilisateurs soient consultables par les pouvoirs publics. Actuellement, elles sont difficilement accessibles par les forces de police."
Cyrielle Cabot