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Environnement

Quatre nouveaux satellites pour le "GPS européen" Galileo

Le système de navigation européen Galileo se dote de 4 nouveaux satellites

Le système de navigation européen Galileo se dote de 4 nouveaux satellites - jody amiet / AFP

Une fusée Ariane a été tirée ce mercredi matin depuis Kourou, en Guyane française, pour mettre en orbite quatre satellites de Galileo.

Le système de navigation européen Galileo se dote ce mercredi de quatre nouveaux satellites, lui permettant d'avoir une couverture mondiale un an et demi après le lancement de ses premiers services.

Une fusée Ariane a été tirée depuis Kourou, en Guyane française, ce mercredi matin, pour mettre en orbite les satellites 23, 24, 25 et 26 de cette constellation. C'est la dernière fois qu'il revient à la fusée de placer sur orbite des satellites Galileo. A partir de 2020, elle passera le relais à la future Ariane 6.

Plusieurs responsables étaient à Kourou pour assister à ce 99e vol d'Ariane 5, notamment la commissaire européenne Elzbieta Bienkowska, la ministre française de la Recherche Frédérique Vidal ainsi que son homologue espagnol Pedro Duque, ancien astronaute.

Après le lancement de ce mercredi, il restera encore quatre satellites à déployer jusqu'en 2021 pour arriver aux 30 de la constellation au complet (24 opérationnels et 6 de remplacement pour ce qui est de la première génération de satellites). A cette date, le système de navigation sera totalement autonome et les Européens ne dépendront plus des militaires américains qui gèrent cette technologie. 

Placé sous contrôle civil, cet ambitieux programme européen, dont les premiers services ont démarré en décembre 2016, offre une précision de géolocalisation de l'ordre du mètre. Il est aussi compatible avec les systèmes de navigation américain (GPS) et russe (Glonass).

Initié en 1999, le programme Galileo a connu des débuts très compliqués. Les retards se sont enchaînés, les coûts ont très fortement augmenté, atteignant environ 10 milliards d'euros. C'est désormais la Commission européenne qui finance le programme et le dirige.

Si Galileo a été fortement critiqué, les tensions entre les Etats-Unis et l'Europe semblent donner raison à ceux qui ont voulu il y a vingt ans rendre l'Europe indépendante du GPS.

"Dans le contexte géopolitique que nous connaissons, personne ne peut douter qu'il est important que l'Europe ait une autonomie de moyens lui permettant d'assurer des services de navigation par satellite", souligne Stéphane Israël, président d'Arianespace, société de services de lancement

200 millions d'utilisateurs

Le patron du CNES, Jean-Yves Le Gall, note une "accélération formidable du nombre d'utilisateurs" de Galileo dans le monde depuis le lancement des premiers services. Galileo est désormais accessible sur les derniers modèles de smartphones, notamment ceux d'Apple et de Samsung.

En février, le nombre d'utilisateurs était estimé à près de 100 millions. En juin, Jean-Yves Le Gall évoquait "200 millions d'utilisateurs" et il "pense" qu'on est désormais proche "des 300 millions". 

Preuve indirecte du succès de Galileo, celui-ci fait l'objet de vives discussions entre le Royaume-Uni et la Commission européenne dans le cadre de la préparation du Brexit. Le livre blanc du gouvernement de Theresa May demande à "continuer" à participer au programme Galileo, notamment pour des raisons de sécurité.

Cy.C avec AFP