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Environnement

Quand Greenpeace prend d'assaut l'Assemblée

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Vent de panique hier mercredi à l'Assemblée nationale : en plein débat sur le climat, les militants de Greenpeace ont déjoué deux fois la surveillance des services de sécurité.

Dans la matinée de mercredi, plusieurs militants de l'association écologiste Greenpeace ont tenté d'accrocher des banderoles sur le toit du palais Bourbon à l'aide d'un camion de pompier et d'une échelle (clin d'œil à la phrase de Jacques Chirac, « notre maison brûle et nous regardons ailleurs », prononcée à Johannesbourg en 2002).

L'après-midi, une dizaine d'entre eux sont parvenus à déployer des banderoles dans l'hémicycle, depuis les loges du public. Une jeune femme est même descendue en rappel...

« Parce que l'Assemblée est la maison du peuple »

Après leur coup d'éclat à l'Assemblée, plusieurs militants de Greenpeace ont passé quatre heures au commissariat (pas de placement en garde à vue, seulement des vérifications d'identité). Carine Gavand est chargée de campagne "Climat" chez Greenpeace. C'est elle qui est descendue en rappel dans l'Assemblée hier. Persuadée que cette action est « efficace », elle s'explique : « L'Assemblée nationale, c'est la maison du peuple. Aujourd'hui on a l'impression que le message que portent les citoyens et les associations pour Copenhague, n'est pas entendu. Pourtant, ce message est très simple : l'accord qui va être signé dans moins de 2 semaines, doit être légalement contraignant, ambitieux et équitable. Et il doit nous permettre de rester sous la barre des 2 degrés d'augmentation des températures mondiales. »

De leur côté, les députés de la majorité ont été choqués, voire effrayés par l'action menée par Greenpeace dans l'hémicycle et par le fait que des députés Verts applaudissent. Certains ont eu des mots très durs - « déni de démocratie » pour David Douillet - et ont quitté l'hémicycle, demandant des sanctions. Les militants de Greenpeace ayant réussi à tromper les équipes de sécurité 2 fois en dans la même journée, Bernard Accoyer a annoncé un renforcement des mesures de sécurité.

« Greenpeace a raison de nous rappeler à l'ordre »

Approuvant l'action de l'association écologiste, Noël Mamère, député Vert de Gironde a déclaré : « cette représentation nationale vit hors sol, et de temps en temps il faut la rappeler à ses devoirs. Organiser un débat sur Copenhague à 7 jours de l'ouverture de la conférence, c'est indigne du traitement que l'on fait de l'Assemblée nationale et des représentants du peuple, qui auraient du depuis beaucoup plus longtemps, se préoccuper de cette question. Quand je vois comment on attire l'attention sur l'immigration, sur les minarets, sur l'identité nationale... alors que le défi climatique n'a jamais été aussi important ; et bien je pense que les militants de Greenpeace ont eu raison de nous rappeler à l'ordre. »

La rédaction, avec Yann Abback