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Incendie dans les Pyrénées-Orientales, Gérald Darmanin attendu sur place lundi

Un incendie s'est déclaré ce dimanche sur la commune de Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales. Le travail des pompiers est compliqué par le vent et la sécheresse des sols. Le ministre de l'Intérieur se rendra sur place lundi.

Un incendie qui ne présage rien de bon pour l'été à venir. Les sapeurs-pompiers des Pyrénées-Orientales ont déclaré ce dimanche intervenir pour des "feux de végétation" dans la commune de Cerbère. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a par ailleurs annoncé se rendre sur place lundi, auprès des élus et des sapeurs-pompiers engagés sur le terrain.

L’intervention des pompiers "a permis de protéger et de sauver une centaine d’habitations directement" ainsi qu’un centre de vacances "et puis toute la commune de Cerbère, qui, sans l’intervention aurait été probablement gagnée par les flammes", a salué le préfet des Pyrénées-Orientales Rodrigue Furcy lors d’une conférence de presse.

Feu "pas maîtrisé"

362 sapeur-pompiers sont encore mobilisés sur cet incendie qui a déjà parcouru 668 hectares, selon lui. Il n'est "pas maîtrisé", et l'intervention des secours est rendue difficile par le vent, qui souffle à 80 km/h depuis le départ de feu, en début de journée. Ce qui empêche notamment "l'intervention des moyens aériens pour lutter contre ce feu".

"On est encore en lutte contre le feu, sur un feu qui ressemble à un feu d’été", a-t-il ajouté.

À cette heure, les impacts sont "cantonnés à deux habitations qui ont été touchées (…) et un sapeur-pompier qui est légèrement incommodé par une intoxication, mais il n’y a pas de blessés dans la population", a encore précisé Rodrigue Furcy. Trois colonnes de renfort sont "en train d’être mobilisées", avec l’aide des départements limitrophes.

Malheureusement, les vents "ne vont pas se calmer dans les heures à venir", a indiqué sur BFMTV le météorologue Patrick Marlière, annonçant des "pointes à plus de 80 km/h au moins jusqu'en soirée" et des vents qui ne font "faiblir que très lentement en cours de nuit prochaine", perturbant encore l'activité des sapeur-pompiers.

"Il faut attendre mardi pour avoir des vents beaucoup plus calmes" dans le secteur, a-t-il encore annoncé.

Par ailleurs, la sécheresse "très importante", qui s'est "accumulée pendant plusieurs mois" avec de nombreux mois où le déficit d'eau état "très marqué", est une situation qui "ne va pas non plus s'améliorer" dans les jours ou semaines à venir, selon Patrick Marlière.

"Les signes d'alerte et de préoccupation sur ces phénomènes vont perdurer peut-être au moins jusqu'à l'été 2023", a-t-il prévenu.

La préfecture a également indiqué que 300 personnes avaient été évacuées et 180 confinées sur la commune de Cerbère, en cours de sécurisation par les sapeur-pompiers. Deux habitations ayant été touchées, huit relogements ont été pris en charge par la commune, a indiqué la préfecture dans un communiqué.

Citant les secours, le média local L'Indépendant rapporte que le quartier de la gare de a été évacué à Cerbère, et que des habitants s'étaient réfugiés sur la plage. Le département a annoncé sur Facebook la fermeture de la RD914 entre Banyuls-sur-Mer et Cerbère "afin de permettre le déploiement des forces aériennes et terrestres de lutte contre les incendies".

Un deuxième départ de feu a été signalé vers 16 heures à Argelès-sur-Mer, à proximité de Saint-André, dans le même département, selon la préfecture. Pour l'heure, le feu a parcouru 2 hectares, mais des moyens sont également mobilisés pour lutter contre ce deuxième incendie.

Situation "assez compliquée"

"Malheureusement, on a appris que le feu se dirige vers l'Espagne", a déclaré Aline Roux, présidente de l’Association prévention signalement feux de forêt, jointe par téléphone sur BFMTV. Le dispositif de secours, conséquent, est justifié par une situation "assez compliquée" en raison du vent notamment, avec des rafales très rapides.

"L’incendie a aussi sa propre météo", créant "son propre vent" de manière "imprévisible", a mis en garde Aline Roux, qui n’a pas encore d’informations sur les causes du départ de feu, ce dimanche matin.

"Dans les Pyrénées-Orientales, la saison 2022/2023 est la plus sèche jamais rencontrée depuis 1959, c’est-à-dire à la date de disponibilité des premières données", expliquait Météo France sur son site en février. Entre septembre 2022 et janvier 2023, la pluviométrie a été très déficitaire et au 7 février, l'état des sols correspondait à "une situation que l’on rencontre habituellement fin juillet ou début octobre".

Vendredi, le lieutenant Christophe Ménigon du Sdis 66 affirmait déjà à Franceinfo avoir "très peur pour cet été", avec "un risque d'incendie qui va être très très élevé" dans les Pyrénées-Orientales.

Oriane Florès avec Marine Ledoux