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Environnement

Pour la première fois, un TGV de Paris à rallier Rennes en moins d'1h30

Les premiers passagers ont pris place dimanche dans les trains de la nouvelle ligne LGV.

Les premiers passagers ont pris place dimanche dans les trains de la nouvelle ligne LGV. - Mehdi Fedouach - AFP

Après l'inauguration officielle de la veille, les premiers passagers ont pu embarquer dans les TGV de la nouvelle ligne à grande vitesse assurant les liaisons vers Rennes et Bordeaux.

Après le président de la République, Emmanuel Macron, samedi, le public a pu tester ce dimanche les trains de la nouvelle ligne à grande vitesse qui rallie Paris à Rennes et Bordeaux. Pour rejoindre la capitale bordelaise, les passagers ont mis 2h04, exactement, pour se rendre dans la capitale bretonne, ils ont dû patienter seulement 1h26. Gagnant ainsi 40 minutes. Mais payant des tarifs de 6 à 10 euros supplémentaires, conséquence des 15 milliards d'investissements.

Le TGV pour Rennes avait quitté la gare de Paris-Montparnasse à 8h56. "On vient voir la famille à Rennes, donc on revient souvent en Bretagne, c'est un gain de temps appréciable pour nous", se félicite l'un de ces passagers qui reprendra cette nouvelle ligne au mois d'août. Si certains sont heureux de pouvoir profiter, plus rapidement, de leurs proches ou des côtes bretonnes, pour d'autres c'est au quotidien que cette avancée va avoir un impact.

"Je vais voir plus mes enfants et plus ma famille, ça réduit énormément le temps, s'enthousiasme cet autre passager. Quand on fait un aller-retour tous les jours, ça fait beaucoup de temps gagné."

Entre Paris et Rennes, la SNCF attend 1,6 million de voyageurs supplémentaires chaque année à bord de ses TGV. Désormais, pour les trains les plus rapides, Rennes n'est plus qu'à 1h25 de Paris au lieu de 2h04, Brest à 3h25 au lieu de 4h09, Quimper à 3h31 au lieu de 4h16 et Saint-Malo à 2h14 au lieu de 2h54.

"Une petite révolution"

Pour les voyageurs qui se rendaient dimanche matin à Bordeaux, l'enthousiasme était le même. "C'était beaucoup plus rapide et plus confortable aussi!", s'est réjouie cette étudiante, en débarquant peu avant 11 heures sous la splendide verrière de la gare Saint-Jean, la plus longue d'Europe, récemment rénovée pour le lancement de la ligne "Océane". En ce premier jours d'exploitation commerciale de la LGV, un train avait quitté Bordeaux peu après 9 heures.

"Deux heures de voyage pour faire 580 kilomètres, c'est plutôt génial, c'est une petit révolution", estime l'un des passagers de ce train, détaillant les petits avantages comme "le wifi qui fonctionne bien".

Pour ces voyages inauguraux, la SNCF avait réservé quelques surprises à ses passagers. "Il y avait beaucoup d'animations, il y avait des chanteurs, des danseurs, c'était hyper cool", se réjouit cette utilisatrice du Bordeaux-Paris. La nouvelle ligne compte 18,5 allers-retours directs en moyenne, sur un total de 33 allers-retours quotidiens desservant Paris et l'Ile-de-France. "Quinze rames neuves circulent déjà, à terme ce sera 55, avec tous les standards de confort et de services", indique Philippe Bru, directeur régional SNCF Nouvelle-Aquitaine.

Malgré ce succès, le gouvernement pourrait freiner sur la prolongation de la LGV jusqu'à Toulouse. La ville rose serait alors à un peu plus de 3 heures de Paris, contre 4h20 actuellement. Alors que le projet avait été déclaré d'utilité publique et urgent en 2016, le tribunal administratif de Bordeaux, saisi par des collectifs d'opposants, a annulé cette décision jeudi. Par ailleurs, samedi soir, le président Emmanuel Macron a affirmé que la priorité n'était plus aux grands projets, sans toutefois explicitement évoquer le prolongement de la LGV.

J.C. avec AFP