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Environnement

Pollution intérieure: la moitié des logements est contaminée

Pour évaluer la pollution intérieure, l'observatoire a analysé les poussières contenues, entres autres, dans les sacs d'aspirateur.

Pour évaluer la pollution intérieure, l'observatoire a analysé les poussières contenues, entres autres, dans les sacs d'aspirateur. - Ivy Dawned - flickr - CC

Une étude de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur révèle jeudi que l'air de nos maisons est souvent encore plus pollué que celui que nous respirons à l'extérieur. Meubles, installations électriques et appareils de chauffage, parfums d'intérieur, revêtements, les causes de cette pollution sont multiples.

La maison est peut-être un rempart contre les agressions du monde extérieur. Mais certainement pas contre la pollution, révèle jeudi une étude de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur. L'atmosphère cosy de nos domiciles peut être jusqu'à huit fois plus contaminée que l'air extérieur. Et ne pensez pas que cela ne concerne que votre voisin. La moitié des logements est concernée par cette pollution domestique dont la dangerosité est souvent sous-évaluée.

En cause, les composés organiques semi-volatils (Cosv) qui stagnent dans nos intérieurs tant qu'une grande aération n'est pas pratiquée. Aérer en grand une dizaine de minutes par jour, tel est le principal conseil prodigué par l'observatoire à ceux qui veulent à l'avenir inspirer un air non vicié.

Cernés pas les polluants

Le danger provient des éléments les plus anodins. La nocivité des détergents, produits d'entretien, pesticides est bien connue. Tout comme les résidus issus de la cuisson des aliments ou des appareils de chauffage. Mais il sera plus compliqué de pallier celle issue d'éléments qui font partie intégrante de notre habitat: peintures, joints d'étanchéité hors d'âge, gaines des fils électriques, linoléum, moquettes, jusqu'aux rideaux de douche et aux revêtements textiles qui contiennent des retardateurs de flammes.

Plus de 400 logements analysés

Pour mesurer la pollution moyenne des logements, l'observatoire a procédé de deux façons, relève Le Parisien. La première a consisté à analyser le contenu de 145 sacs d'aspirateurs pour voir s'ils contenaient les composés semi-volatils incriminés. La seconde est passée par la pause à demeure de filtre à air dans les salons des participants. Quelque 285 prélèvements de particules ont été réalisés.

Phtalates, pesticides, bisphénol-A (déjà interdits par l'Union européenne pour la fabrication des biberons), hydrocarbures aromatiques polycycliques, perméthrine… La présence en moyenne d'une trentaine de polluants divers est attestée par l'étude. Les résultats sont sans appel. Ainsi, 32 des 48 Cosv recherchés dans les poussières sont présents dans une habitation sur deux. Et la proportion se vérifie pour 35 des 66 Cosv recherchés dans les particules en suspension dans l'air.

Perturbateurs endocriniens et allergènes

Les effets sur la santé, sachant que les enfants en bas âge (jusqu'à 6 ans) sont les plus sensibles à ces substances, sont nombreux. Certains Cosv jouent le rôle de perturbateurs endocriniens, favorisent une sensibilité accrue aux allergènes ou ont des effets délétères sur les systèmes nerveux et immunitaire. Et comme ils sont quotidiennement inhalés, un effet irritant cumulatif profite à des concentrations mêmes faibles.

Des mesures ont également été réalisées ans 90 classes d'une trentaine d'écoles, montrant une grande hétérogénéité dans les concentrations de ces différentes substances, avec une prédominance des phtalates. Cette campagne portant sur 300 établissements doit s'achever l'année prochaine.