Plan antipollution: les véhicules qui ne pourront bientôt plus rouler à Paris

Progressivement, la mairie de Paris prévoit de reléguer les véhicules polluants en dehors de la capitale. Les premières restrictions interviendront dès juillet 2015. Puis, au fil des ans et jusqu'en 2020, ces interdictions progressives se feront de plus en plus drastiques.

Plus de 3.000 motards ont exprimé leur mécontentement dimanche dans la capitale, à la veille de l'adoption lundi par le Conseil de Paris, du plan antipollution porté par l'équipe d'Anne Hidalgo. Ils protestaient contre les restrictions de circulation qui vont, en 2016, interdire à certains conducteurs de véhicules deux-roues trop anciens d'entrer dans la capitale. Autocars, camions, voitures, les deux-roues ne sont pas les seuls concernés par ces restrictions qui concernent Paris intra-muros, hors périphérique, bois de Vincennes et de Boulogne.

> Juillet 2015

Autocars et poids lourds de plus de 14 ans

Dès le premier du mois, les autocars et poids lourds immatriculés avant octobre 2001 ne pourront plus circuler à Paris.

Ces véhicules âgés de plus de 14 ans représentent environ 10% du parc, qu'il s'agisse des camions ou des autocars.

> Juillet 2016

Véhicules légers de plus de 17 ans

La deuxième étape du plan concerne cette fois les véhicules légers, voitures de particuliers ou utilitaires légers, immatriculés avant janvier 1997.

• Deux roues de plus de 14 ans
  

Sont aussi inclus, d'où la colère des motards, les deux-roues motorisés immatriculés avant juin 2000.

Interdits, sauf le week-end

Mais l'interdiction est ici moins générale puisque ces plus de 17 et 14 ans sont interdits en semaine, mais autorisés le week-end.

D'après les chiffres de la Marie de Paris, la mesure concernera ici quelque 120.000 automobiles immatriculées à Paris et en Ile-de-France, 5 à 6% des 760.000 utilitaires légers et 6 à 7% des 630.000 deux-roues.

> Jusqu'à 2020

Progressivement, de 2017 à 2020, l'objectif de la Ville de Paris est de ne réserver Paris qu'aux véhicules classés 5 étoiles, soient les deux-roues immatriculés après le 1er juillet 2015 et les voitures d'après le 1er janvier 2011). Ainsi les 2, 3 et 4 étoiles (antérieurs à 2010) se verront progressivement bannis.

Une amende de 35 euros avec risque de mise en fourrière

• Les contrevenants s'exposeront à une amende de 35 euros avec possibilité d'immobilisation et de mise en fourrière du véhicule. Les contrôles seront effectués dans un premier temps par de simples contrôles routiers effectués par les forces de police. Mais la mairie mise ensuite sur un dispositif d'identification des véhicules par vignette de couleur.

> Des mesures complémentaires sont envisagées

Un système à trois couleurs pour une identification simplifiée

Ce système à trois couleurs avait été évoqué par le Premier ministre lors de la conférence environnementale du 27 novembre. Ce système viendrait donc se surajouter au système d'étoiles. Un rapport de l'Inspection générale de l'administration avait dressé les grandes lignes de cette classification:

- Rouge pour les groupes 1 et 2, les plus polluants, soit 20,5% du parc selon l'IGA.
- Orange pour le groupe 3, soit 17,3% du parc
- Vert pour les groupes 4 et 5, soit 62,2% du parc en circulation.

• Voies réservées, zones semi-piétonnes et taxation sont à l'étude
  

D'autres mesures seront expérimentées dès 2016, comme la création de voies de circulation réservées aux véhicules propres, la création de zones semi-piétonnes et la taxation des camions roulant sur le périphérique. Cette dernière idée a été vivement critiquée par Nathalie Kosciusko Morizet, qui regretté l'abandon de l'écotaxe qui aurait rapporté "18 millions de recettes annuelles", alors que la mairie a provisionné cinq millions d'euros par an jusqu'en 2020 pour financer ses mesures d'accompagnement.

>> Anne Hidalgo sera l'invitée de l'émission Bourdin direct à 8h35, mardi 10 février

David Namias