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Environnement

Plainte de la Criirad contre un projet de la Commission européenne sur la radioprotection alimentaire

Champ de blé dans le sud de la France. (Illustration)

Champ de blé dans le sud de la France. (Illustration) - Remy Gabalda - AFP

La controverse porte sur un projet de règlement européen concernant les niveaux de contamination radioactifs maximum autorisés pour la commercialisation des aliments. La Commission propose de reconduire les normes de radioprotection de la fin des années 80, ce que l'association dénonce comme une manœuvre du lobby nucléaire.

Faut-il y voir, comme la Criirad, la main du lobby nucléaire? La Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) annonce jeudi avoir déposé plainte contre la Commission européenne pour s'opposer à un projet de "règlement fixant les niveaux maximaux admissibles (NMA) de contamination radioactive qui seront appliqués aux aliments en cas d'accident nucléaire". En clair, jusqu'à quel niveau de radiation un aliment peut-il être commercialisé au sein de l'Union européenne?

Selon l'association, l'Union européenne entend reconduire les valeurs établies en 1987-1989 par les experts officiels de la Commission, dits Euratom. Or, ce statu quo ferait courir aux populations européennes un risque sanitaire grave, dont "des dizaines de milliers de cancers".

Alertant depuis le 21 mai à propos de ce projet "tenu secret" par la Commission, la Criirad passe à la vitesse supérieure. Sa pétition a recueilli plus de 13.000 signatures, dont plus de 8.000 en ligne. Quant à la plainte déposée auprès du médiateur européen, elle vise à "obtenir la liste des experts qui ont validé les niveaux de contamination radioactive" actés à la fin des années 80.

Des normes ne permettant pas de protéger les populations

Au cœur de la controverse sur les "niveaux maximaux admissibles", la Criirad pose que les valeurs de contamination retenues ne permettent pas, contrairement à ce qu'affirment les experts, de garantir la dose annuelle maximum de 1 milli-Sievert (mSv). Selon les recherches de l'association, ces doses seraient en réalité dix fois supérieures.

La Criirad demande plus de transparence et de démocratie dans l'établissement des NMA et "l'interdiction immédiate des productions agricoles dans les zones contaminées". Elle met en avant le fait que "l'accès à des aliments sains doit être garanti, dans tous les cas, aux enfants en bas âge, aux femmes enceintes et aux femmes qui allaitent". Enfin, l'association milite pour que "les normes de radioprotection ne soient plus définies dans le cadre du traité Euratom" qui, selon elle, "à pour objectif la promotion du nucléaire civil".