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Environnement

OGM : l'Europe ne valide pas l'étude de Séralini, pour l'instant

Le chercheur Gilles-Eric Séralini, auteur du livre Tous cobayes

Le chercheur Gilles-Eric Séralini, auteur du livre Tous cobayes - -

Alors que l'EFSA réclame plus d’information sur l'étude accablante de Séralini concernant certains OGM Monsato autorisés en France, le chercheur renvoie l'Agence européenne à ses propres responsabilités.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) préfère attendre encore avant de se prononcer sur l'étude choc du professeur Gilles-Eric Séralini sur les OGM.

Dans son étude, le chercheur français établissait un lien entre la consommation de certains OGM autorisés en France et le développement de tumeurs chez ses souris de laboratoire. Jeudi, l'EFSA lui a demandé de lui fournir davantage d'informations sur son étude, afin de pouvoir rendre un avis sur le sujet d'ici la fin du mois.

"Sans ces éléments, il est peu probable que l'étude (sur ce maïs OGM) se révèle fiable, valide et de bonne qualité", a indiqué l'EFSA dans un communiqué.

Etude jugée "insuffisante"

"L'article est d'une qualité scientifique insuffisante pour être considéré valide pour l'évaluation des risques", juge encore l'EFSA.

Cet avis préliminaire est la conclusion d'une analyse de l'article publié par le chercheur français dans la revue Food and Chemical Toxicology sur les résultats de ses travaux sur l'alimentation d'un groupes de rats avec le NK 603.

Il faut dire que l'enjeu est de taille. Lors de la publication de l'étude du professeur Séralini, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault avait annoncé que si le danger des OGM était vérifié, la France "défendrait au niveau européen" leur interdiction. "Si des faits scientifiques nouveaux sont démontrés, nous en tirerons les conséquences", avait pour sa part assuré la Commission européenne.

Séralini ne fournira rien de plus à l'EFSA

Le chercheur français a aussitôt riposté, déclarant attendre que les chercheurs de l'EFSA "fournissent ceux (les éléments) qui ont permis d'autoriser cet OGM et ce pesticide en particulier, mais aussi les autres OGM".

Selon lui, il est absolument scandaleux "qu'ils gardent secrètes les données qui leur ont permis d'évaluer" cet OGM et ce pesticide. "De toute façon, on ne leur donnera rien à eux. On mettra ça sur un site public, quand eux l'auront fait", a conclu le professeur de biologie moléculaire.

BFMTV avec AFP