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Environnement

Notre-Dame-des-Landes: le maintien de l’aéroport nuirait à la ville de Nantes

Les premières tentatives d'expulsions ont commencé en octobre 2012.

Les premières tentatives d'expulsions ont commencé en octobre 2012. - -

Un maintien de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique nuirait à la ville selon une étude de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) rendue publique lundi.

Il y a un an, commençaient les premières tentatives d'expulsion des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes. Aujourd’hui, la situation est toujours bloquée et la bataille se poursuit à coup d’études. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a ainsi rendu un rapport lundi selon lequel le maintien de l'aéroport nantais actuel nuirait à la ville. En septembre, un autre rapport disait le contraire.

Que dit le rapport de la DGAC ?

L’étude présentée lundi avait été demandée en avril par la commission du dialogue pour apaiser le débat avec les opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes après les vifs affrontements de l'automne 2012.

Ses conclusions ont été rendues publiques par le directeur du transport aérien à la DGAC, Paul Schwach. Selon des projections réalisées par la DGAC, "l'aérodrome existant impacterait beaucoup plus de monde qu'un nouvel aéroport". Si l’aéroport Nantes Atlantique, situé au sud de l'agglomération nantaise, était maintenu, en 2030, avec une hypothèse de 6 millions de passagers (contre 3,6 millions en 2012), de 69.500 à 90.700 personnes seraient touchées, selon les hypothèses de trajectoires retenues, contre 51.900 actuellement. La DGAC compare ce chiffre aux 3.350 personnes touchées en cas de transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

En cas de maintien de Nantes Atlantique, souligne l'étude de la DGAC, "la zone soumise à de très fortes contraintes d'urbanisme, notamment l'interdiction de construire de nouveaux logements, s'étend significativement". "De nombreux terrains situés en milieu urbain, proche des équipements et bien desservis, seraient gelés, en totale contradiction avec les politiques de densification des villes et de lutte contre l'étalement urbain", ajoute l'étude.

Des conclusions inverses en septembre

A l'inverse, le 26 septembre, le Collectif d'élus doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Cédpa) avait présenté une contre-étude. Réalisée par un cabinet indépendant, elle montrait un impact du bruit sur le centre-ville de Nantes nettement inférieur à celui estimé par la DGAC.

Le projet d'un nouvel aéroport, plus grand et plus éloigné du centre-ville que l'actuel à Bouguenais n'est pas récent. Le site de Notre-Dame-des-Landes a été proposé en 1968 et quatre ans plus tard des agriculteurs s'opposaient déjà au projet. Le premier ministre et ancien maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, a toujours été un fervent défenseur du projet de "l'aéroport du Grand Ouest".

K. L. avec AFP