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Environnement

Les étudiants de demain, tous responsables?

Supelec mise notamment sur l'efficacité énergétique

Supelec mise notamment sur l'efficacité énergétique - -

Alors que le débat sur la transition énergétique suit son cours, les étudiants, ingénieurs de demain planchent, activement dessus. Illustration à Supelec dans l'Essonne.

Quand la Fée Électricité règne sur vous, impossible de passer à côté des enjeux de la transition énergétique. C'est ainsi que Supelec, l'une des cinq premières écoles d'ingénieur de France, poursuit depuis huit ans la voie du développement durable sans le savoir.

Le plus visible: la dimension environnementale. Faire des économies d'énergie quand on est une école privée à mission de service public présente plus d'un avantage. Des panneaux solaires ont été installés sur le toit de l'une des résidences des étudiants. Ce qui permet d'assurer 30 % du chauffage central. L'intérieur du bâtiment inauguré en 1975 est refait avec des panneaux de bois réalisés par des entreprises certifiées.

Rien n'est laissé au hasard. On découvre même dans la cafétéria la fameuse machine à recycler les canettes et les gobelets Canibal, lauréate de la BFM Académie.

Tout peut être testé en grande nature grâce notamment au véhicule électrique de démonstration mis au point avec le laboratoire du génie électrique de Paris. Des expérimentations sont ainsi en cours sur la recharge sans contact, à induction.

Bien-être des étudiants

La Junior Entreprise abritée par Supelec a même réalisé un bilan carbone. Une première de ce genre. Le résultat est très positif: l'ensemble du personnel et des étudiants polluent deux fois moins que la moyenne des Français.

Mais Supelec ne se limite pas à la dimension environnementale. Former des ingénieurs citoyens c'est aussi sa mission. Des cours sont dédiés à ces questions. L'offre mais aussi la demande ne cessent de grandir. La recherche est également tournée vers ces enjeux. Ils représentent 20% du chiffre d'affaires. Sans oublier les partenariats à travers les chaires industrielles. Il y a huit au total avec des grands noms de l'énergie. Cinq sont consacrés aux sujets durables: bâtiment, transports ou encore consommation d'énergie. Certains étudiants suivent des doubles cursus, l'un est spécifiquement dédié à ces questions.

L'établissement ne s'arrête pas là et mise sur la responsabilité sociétale des entreprises, et donc des futurs dirigeants. L'ouverture sociale est au coeur de sa stratégie à travers une sensibilisation au handicap ou encore à l'égalité hommes-femmes. On compte 20% d'étudiantes. Le bien-être dans l'établissement est central. Des cours de sport ou encore de zumba sont proposés. Et même un apprentissage du langage des signes. C'est une commission de gestion durable qui supervise cette stratégie. Des représentants de la direction, des membres du personnel et des élèves sont représentés. Des jeunes de plus en plus concernés par ces actions. Ils sont force de proposition. Parmi les dernières pistes envisagées: la création d'un potager ou encore la revalorisation des déchets de la restauration.

Une poignée d'irréductibles

Supelec fait donc figure d'exemple. L'établissement a rejoint le réseau Campus responsable 42 membres au total. En majorité, de grandes écoles

Campus Responsable porté par Elisabeth Laville créatrice d'Utopies et Elodie Rochel propose un certain nombre de services. Elodie Rochel accompagne les écoles au cas par cas dans leur stratégie et les aide à monter des projets sur des thématiques précises

Le bon exemple est le label Restaurant durable lancé il y a un an pour optimiser la restauration collective. Un guide des campus responsables a aussi vu le jour sur Internet. Il est ouvert à tous les campus de France. Si on dresse un bilan, le constat est assez simple: les étudiants sont très en pointe sur la mobilité ou encore les espaces verts. Le bien-être n'est pas encore une priorité absolue. Campus responsable a d'ailleurs décidé de mobiliser sur la prévention de l'alcool à travers une pièce de théatre, un guide des bonnes pratiques en préparation, des outils de e-learning.

Des idées très séduisantes à y regarder de près mais il reste encore du chemin à parcourir. Pour Elodie Rochel tous les étudiants ne sont pas ultra-sensibilisés. Et les écoles ont encore du mal à intégrer le développement durable dans leur enseignement. Evidemment il y a quelques jeunes très motivés qui pourraient dynamiser les autres. C'est ainsi que tout peut commencer...

Nathalie Croisé de BFM Business