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Environnement

"Les Dieux du sale": pour sensibiliser à la pollution des océans, ils posent nus au milieu des déchets

Deux photos du nouveau calendrier 2022 "Dieux du sale" de l'association Wings of the ocean.

Deux photos du nouveau calendrier 2022 "Dieux du sale" de l'association Wings of the ocean. - Wings of the ocean

Les militants écologistes se déshabillent contre la pollution des océans. Une association de dépollution océanique lance, pour la deuxième année consécutive, son calendrier de nus à la manière des Dieux du Stade.

Pour lutter contre la pollution marine, ces bénévoles ont décidé de poser dans leur plus simple appareil au milieu des mégots de cigarettes, enduits de pétrole, de sacs plastiques ou au milieu d'une raffinerie. Pour la deuxième année consécutive, l'association de dépollution océanique "Wings of the ocean" s'apprête à mettre en vente son calendrier 2022 des "Dieux du Sale", un pastiche du célèbre calendrier des Dieux du stade.

Dans ce calendrier composé de 13 photographies en noir et blanc, les corps nus d'hommes et de femmes campent dans différents univers relatifs à la pollution océanique: au beau milieu de bouts de polystyrène, de sacs plastiques, de pneus ou autres mégots de cigarette.

Un millier d'exemplaires vendus en 2020

Le calendrier, disponible en pré-commande sur le site de l'association, est vendu une vingtaine d'euros mais il s'agit d'une "donation avec contrepartie", ouverte à la défiscalisation. En 2020, l'association "Wings of the Ocean" avait vendu environ un millier d'exemplaires de l'édition 2021 de son calendrier, et elle espère cette année en vendre le double.

L'association souhaite récolter 50.000 euros pour pouvoir financer ses futurs projets, qu'il s'agisse du programme de dépollution autour de l'étang de Berre (près de Marseille), ou des opérations en Corse, en Italie ou encore en Grèce à bord du Kraken.

Le but, c'est de "sensibiliser les gens aux questions environnementales", explique à BFMTV.com Julien Wosnitza, fondateur de l'asssociation Wings of the ocean, qui depuis sa naissance en Moselle en 2018, mène des opérations de ramassage des déchêts sur les plages et littoraux français et européens.

"Utiliser la pureté du corps pour attirer l'oeil sur la saleté"

"On voulait remettre au goût du jour le fameux calendrier des Dieux du stade, en lui donnant une dimension militante", défend de son côté Victor Janjic, photographe et ancien responsable de la communication de l'association, contacté par BFMTV.com. En somme, "utiliser l'art et la nudité, l'esthétisme et la pureté du corps humain pour attirer l'oeil sur la saleté, le déchet", développe encore l'association dans un communiqué.

"Ça nous permet d'attirer l'oeil sur un problème majeur tout en glorifiant le travail de nos bénévoles", poursuit le photographe. "Sur les photos, on retrouve un de nos matelots, un mécanicien, un couple de cuisiniers, une enquêtrice..."

"Un piqûre de rappel tous les jours"

La plupart des clichés de ces bénévoles de "Wings of the ocean" ont été pris dans le bassin de Berre situé à l'ouest de Marseille, mais certaines ont été prises aux Canaries, et d'autres le long des berges du Rhône à Lyon.

"C'est une parodie mais on ne souhaitait pas que ça ait l'air 'cheap' (médiocre) donc on a fait un vrai travail, plus ambitieux que l'année dernière, sur l'esthétique des photos", explique-t-il.

Le photographe explique "avoir voulu sublimer les corps mais aussi l'environnement marin de manière à créer une sorte de contraste entre cette beauté et la saleté de la pollution marine et littorale". "Au final, c'est un bel objet que les gens devraient avoir envie d'accrocher chez eux. Et puis l'intérêt d'un calendrier, c'est aussi que c'est utile. C'est affiché chez eux, donc c'est une petite piqûre de rappel sur ce problème tous les jours, au quotidien".

Depuis sa création, l'association a mené quelque 250 opérations de dépollution, selon son président, au cours desquelles elle récupère à chaque fois 230 kg de déchêts. Pour chacune de ces opérations, l'association doit mobiliser à chaque fois 20 personnes pendant au moins deux heures de ramassage de détritus.

"En mer comme sur les plages, on récupère de tout: des emballages alimentaires, des masques, des bouts de plastique", poursuit le fondateur de "Wings of the Ocean", qui rappelle que chaque année, 8 millions de déchets sont déversés dans les océans: à savoir 4000 milliards de mégots ou encore 5500 tonnes de pétrole.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV