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Environnement

Le président de la COP28 appelle à réduire les émissions de CO2, mais pas le pétrole

Sultan Ahmed Al Jaber a été nommé "président désigné pour la 28e Conférence des Parties (COP 28)".

Sultan Ahmed Al Jaber a été nommé "président désigné pour la 28e Conférence des Parties (COP 28)". - AFP

Le nouveau président de la COP28 appelle à "se focaliser" sur la réduction des émissions de CO2 sans s'en prendre au "progrès". Sa nomination, alors qu'il est à la tête d'une entreprise pétrolière, suscite de nombreuses critiques.

Sultan al-Jaber, patron d'un géant pétrolier du Golfe, a appelé ce samedi à "se focaliser" sur la réduction des émissions de CO2 sans s'en prendre au "progrès", c'est-à-dire à l'industrie des énergies, deux jours après des critiques suscitées par sa désignation comme président de la COP28.

Ne pas freiner "le progrès"

PDG d'ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company), la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, Sultan al-Jaber a été désigné jeudi président de la conférence de l'ONU sur le climat prévue cette année dans le riche État du Golfe.

"Nous sommes à un tournant historique. Une croissance avec de moindre émission de CO2 est l'avenir", a déclaré Sultan al-Jaber, également ministre de l'Industrie de son pays.

"Nous travaillons avec l'industrie énergétique pour accélérer la décarbonisation en réduisant le méthane et en développant l'hydrogène", a-t-il ajouté lors d'un forum sur l'énergie à Abou Dhabi, la capitale des Émirats. "Continuons à nous concentrer sur le fait de freiner les émissions, pas le progrès".

Avec une augmentation prévue de la population mondiale, et la demande accrue en énergie qu'elle implique, "tant que le monde utilisera des hydrocarbures, nous devrons veiller à ce qu'ils aient la plus faible intensité en carbone possible", a dit le responsable émirati.

"Aucun moyen d'éviter une catastrophe climatique" sans la fin du pétrole pour l'ONU

Poids lourd des émissions de CO2, les pétroliers mettent parfois en avant la possibilité de réduire leur empreinte carbone sans pour autant mettre à mal la production d'or noir.

Mais, à l'instar de nombreux défenseurs de l'environnement, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a estimé qu'"il n'y a aucun moyen d'éviter une catastrophe climatique sans mettre fin" à la dépendance aux combustibles fossiles.

Envoyé spécial de son pays pour le changement climatique, Sultan al-Jaber a par ailleurs cherché à se montrer rassurant face aux scepticisme suscité par sa désignation comme président de la COP28, qui se tiendra en novembre et décembre à Dubaï, le plus influent émirat du pays.

J.D. avec AFP