"La vidange se poursuit": les nappes phréatiques sont en baisse partout en France
Depuis le début de l'été, la France connaît une sécheresse historique. Selon le ministère de la Transition écologique, 93 départements sont concernés par une restriction d'eau au-delà de la vigilance, en lien avec l'aridité des terres en surface.
Plus en profondeur, les nappes phréatiques ne sont pas épargnées par ce contexte difficile. Une situation qui inquiète, alors que l'eau des nappes souterraines constitue notre plus grande ressource d'eau potable de qualité. Ces nappes se forment lorsque l'eau de pluie s'infiltre, et forme des poches. Les nappes phréatiques sont les plus proches de la surface du sol.
Des nappes en baisse sur tout le territoire
Comme l'explique le Bureau de recherches géologiques et minières, placé sous la tutelle de trois ministères différents, la situation est délicate face à l'absence de précipitations depuis le début de l'année.
"En juillet, la vidange se poursuit et l’ensemble des nappes observe des niveaux en baisse. Ce constat n’est pas étonnant, compte tenu de l’absence de précipitations. L’intensité de la vidange est cependant ralentie sur de nombreuses nappes, conséquences probables des pluies de fin juin et de la diminution des prélèvements", peut-on lire sur le site du Bureau.
L'infographie accompagnant cet état des lieux est parlante. Sur l'ensemble du territoire, toutes les nappes phréatiques sont en baisse. Certaines se maintiennent à des niveaux proches de la moyenne, comme dans les Pyrénées, mais d'autres sont dans des situations plus délicates. Ainsi, dans le sud-est, les niveaux des "nappes des alluvions et des formations complexes de Provence et de la Côte d’Azur sont toujours préoccupants, de bas à très bas".
Des pluies diluviennes nécessaires
Cette situation est liée à plusieurs facteurs. D'abord, car la recharge des nappes phréatiques cet hiver, qui intervient lorsque les sols sont déjà saturés en eau, a été "nettement inférieure à la normale", détaille le BRGM. De même, cette recharge s'est arrêtée entre janvier et mars, avec deux à trois mois d'avance, du fait de l'absence de précipitations importantes.
"Les nappes ont alors débuté leur vidange et les niveaux sont généralement restés orientés à la baisse durant tout le printemps et le début de l’été", continue le Bureau.
Les pluies de juin n'ont de leur côté que peu irriguées les nappes, servant d'abord à la végétation.
Pour recharger les nappes, il faudra des pluies conséquentes, pour humidifier les sols, afin que l'eau s'écoule ensuite en profondeur. Ce qui nécessitera des niveaux de précipitations au-delà de la normale. Une situation qui n'est pour l'instant pas envisagée par Météo-France, qui table pour l'instant sur un prochain trimestre plus chaud qu'à l'accoutumé.