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"La situation ne s'améliore pas": dans l'Allier, les arbres de plus en plus vulnérables à la sécheresse

Les conséquences du manque d'eau sont de plus en plus visibles sur les chênes de la forêt de Tronçais, en Auvergne-Rhône-Alpes, alertent au micro de BFMTV deux agents de l'ONF;

Année après année, les forêts françaises souffrent. Sécheresses, canicules... le manque d'eau a des conséquences dramatiques sur de nombreux arbres dans tout le pays, comme dans l'Allier, en Auvergne-Rhône-Alpes.

Dans la forêt de Tronçais, principalement constituée de chênes sessiles, des agents de l'Office national des forêts (ONF) s'appliquent à trouver des solutions pour préserver ces milliers d'hectares.

Mais certains arbres, parfois âgés de 200 ans, sont déjà très affaiblis. "Les signes qu'on peut voir liés à la canicule et la sécheresse, c'est la mortalité de branche. Regardez au sommet de cet arbre, il y a six mètres en cime qui sont morts", explique à BFMTV Julien Patzourenkoff, responsable de l'unité territoriale de Tronçais chez l'ONF.

"Les arbres sont plus vulnérables aux attaques d'insectes"

Dans le département, 25% de la surface des forêts ont été touchés. Pour ces arbres, le manque d'eau est critique... et les conséquences sur leur santé se font sentir un peu plus à chaque saison. "Nous, on constate que la situation ne s'améliore pas", déplore Julien Patzourenkoff.

"Ces phénomènes de dépérissement rendent les arbres plus vulnérables aux attaques d'insectes. À terme, une trop grosse attaque massive peut conduire à la mortalité de l'arbre", alerte-t-il.

Car la sécheresse dure et tout le département de l'Allier souffre. En avril, il y a eu 34% de précipitations en moins par rapport à la normale.

Si certaines parties de la forêt sont en sursis, des solutions existent, comme "les îlots d'avenir", explique Samuel Autissier, directeur de l'agence territoriale Berry-Bourbonnais de l'Office national des forêts.

"Ce sont des petites parcelles sur lesquelles on va tester de nouvelles espèces qui seront plus adaptées aux évolutions du climat", précise-t-il. Un test "indispensable pour remplacer éventuellement nos chênes si les évolutions climatiques faisaient qu'ils ne soient plus adaptées."

Les îlots d'avenir sont un espoir pour ces gardiens de la forêt, mais il faudra du temps. Pour savoir si ces arbres pourraient remplacer ceux de l'Allier, il va falloir attendre une vingtaine d'années.

Élise Philipps et Morgane Dumont, avec Ariel Guez