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Environnement

La chasse à l'oie cendrée prolongée en février, la Ligue de protection des oiseaux contre-attaque

Des chasseurs - Image d'illustration

Des chasseurs - Image d'illustration - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Dans un arrêté publié jeudi, le ministère de la Transition écologique a repoussé la fin de la chasse à l'oie cendrée en février. Un texte aussitôt attaqué en justice par la LPO.

Elle devait normalement se terminer en janvier, la chasse à l'oie cendrée pourra finalement se poursuivre au mois de février. L'arrêté publié jeudi au JO, qui entrera en vigueur vendredi, prévoit un quota pour tuer 4.000 oies en février dans tout l'Hexagone, sauf l'Alsace. Tout chasseur ayant prélevé une oie cendrée devra l'enregistrer via une application dédiée.

L'arrêté prévoit également de repousser "la date de fermeture de la chasse de l'oie des moissons et de l'oie rieuse (...) au 10 février".

Incapables de distinguer les espèces d'oies

La Ligue de protection des oiseaux (LPO) a immédiatement annoncé avoir déposé deux recours devant le Conseil d'État contre cet arrêté, "l'un visant son annulation et l'autre, plus urgent, demandant sa suspension immédiate". La LPO s'appuie sur des décisions antérieures du Conseil d'État et rappelle qu'il a confirmé à 11 reprises la date de fermeture de la chasse aux oies sauvages le 31 janvier.

Pour l'association, "les chasseurs sont bien incapables de distinguer les trois espèces d'oies après le 10 février" alors que la chasse se fait à la nuit tombée et que cette activité peut perturber d'autres espèces.

La chasse se fait quand les oiseaux sont à terre, et non en vol, et à l'aide d'appelants, c'est-à-dire des oiseaux vivants captifs chargés d'attirer leurs congénères sauvages, ce qui permet de distinguer les espèces d'oies les unes des autres, répond le ministère.

Une promesse d'Emmanuel Macron

La LPO dénonce également "le cadeau de trop fait aux chasseurs après la réduction du prix du permis national" ou encore les "piégeages traditionnels" comme la chasse à la glu, alors même que "la France prétend être exemplaire en termes de biodiversité", selon un communiqué.

La date officielle de la fin de la chasse aux oies sauvages en France est habituellement fixée au 31 janvier, conformément à une directive européenne de protection des oiseaux migrateurs. Mais en août, dans le cadre d'une réforme plus large de la chasse, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) assurait que le président Emmanuel Macron s'était engagé à accorder une dérogation pour février, "avec un quota de 5000 oies".

Le ministère de la Transition écologique fait valoir dans l'arrêté que "l'oie cendrée est une espèce dont l'état de conservation est très favorable" au niveau européen et qu'elle cause des dégâts - c'est notamment le cas dans des cultures aux Pays-Bas -, alors qu'un plan de gestion international de l'espèce a été adopté en décembre. Sa population totale est estimée à un million à l'échelle du continent.

Benjamin Rieth avec AFP