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Environnement

L’antechinus, ce marsupial qui succombe à ses orgies de sexe

Deux nouvelles espèces d'antechinus, ont été découvertes en Australie.

Deux nouvelles espèces d'antechinus, ont été découvertes en Australie. - Katrin Solmsdorff - Wikimedia - CC

Deux nouvelles espèces d’antechinus, des marsupiaux ressemblant à des souris, viennent d’être découvertes en Australie. Mais alors que les mâles ne survivent déjà pas à la période d’accouplement, ces petits mamifères sont menacés par le changement climatique et la disparition de leur habitat.

Une existence courte, et des coïts suicidaires. Deux nouvelles espèces d’antechinus, des marsupiaux de la taille d’une souris, viennent d’être découvertes par des chercheurs australiens dans le sud-est du pays, rapportait ce week-end ABC Australia. Et les scientifiques pressent les gouvernements du Queensland et de Tasmanie pour inscrire l’Antechinus vandycki et l’Antechinus swainsonii mimetes au registre des espèces en danger, notamment en raison des menaces représentées par le changement climatique, l’arrivée d’autres espèces, et la perte de leur habitat. Car ces petits mammifères, se nourrissant d’insectes, ont déjà une brève espérance de vie, le mâle se tuant lors du processus d’accouplement.

"Bien qu’il soit excitant de trouver de nouvelles espèces de mammifères, nous risquons de perdre certaines d’entre elles quasiment aussi vite que nous les avons découvertes", explique le Dr Andrew Baker, spécialiste des mammifères à l’Université du Queensland.

Le mâle ne survit pas aux intenses sessions de coïts

Durant la période de reproduction, de deux semaines environ, les antechinus peuvent s’adonner à des rapports sexuels pendant jusqu’à 14 heures d’affilée. Selon la revue Scientific American, les mâles meurent tous avant même la fin de leur première année. Pendant l’hiver australien, environ 10 mois après leur naissance, ils arrêtent de produire du sperme. Boostés à la testostérone, ils se livrent alors une bataille féroce pour copuler avec autant de femelles que possible.

Des sessions marathon intenses qui les stressent, au point que leur système immunitaire s’effondre. Leurs poils tombent en larges touffes, ils ont des ulcères, font des hémorragies internes, sont gagnés par les infections… Et finissent inévitablement par mourir. Si les femelles subsistent un peu plus longtemps - la plupart ne vivent que pendant un an - ces séances torrides laissent la population décimée.

"C’est un besoin absolument primitif", commente le Dr Andrew Baker, le comparant à celui des personnages de la série Game of Thrones. "Il y a des orgies de violence et de sexe, chez les antechinus, ça arrive chaque année", poursuit-il. "Parfois, ils trébuchent, aveugles, et sont encore en train d’essayer de s’accoupler."

V.R.