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Environnement

Islande : des harengs morts par millions

Le fjord islandais serait-il devenu si hostile à cette espèce de poisson pour que 10% de leur population hivernale soit ainsi décimée ?

Le fjord islandais serait-il devenu si hostile à cette espèce de poisson pour que 10% de leur population hivernale soit ainsi décimée ? - -

10.000 tonnes de harengs morts se sont accumulés depuis le 1er février dans le Kolgrafafjördur. Ils auraient été victimes d'un manque d'oxygène.

C'est une véritable hécatombe que rapporte le journal islandais Morgunbladid, cité par 20Minutes.fr : 10.000 tonnes de harengs ont été retrouvés, morts, sur les rives du Kolgrafafjördur. Déjà, le 30 décembre, c'était 30.000 tonnes de ces poissons que l'on avait retrouvés dans les mêmes conditions. Ces morts restent encore inexpliquées.

Le fjord islandais serait-il devenu si hostile à cette espèce de poisson pour que 10% de leur population hivernale soit ainsi décimée ? Très prolifique à cet endroit à ce moment de l'année, pour cause de température de l'eau, l'espèce subit de véritables carnages depuis quelques mois. L'explication avancée par les spécialistes pourrait être le manque d'oxygène.

Le pont est-il coupable ?

Le biologiste islandais Robert Arnar Stefansson explique à 20Minutes.fr qu'avec l'arrivée en masse des harengs dans les fjords, la quantité disponible d'oxygène pour chacun est très limitée. Or un pont construit en 2004 a limité l'ouverture du fjord sur la mer, créant une avancée de terre qui n'existait pas avant.

"La construction de cet édifice a pu empêcher l'eau de suffisamment se renouveler, notamment en cas d'absence de vent. Le fjord pourrait donc pâtir de concentrations en oxygène trop faibles", précise le biologiste.

L'événement est grave à deux titres : c'est une perte importante pour la population de l'espèce, mais également une perte économique pour les pêcheurs du secteur, chiffrée à 30 millions d'euros. Les scientifiques ne s'inquiètent toutefois pas trop, gageant qu'avec le temps, les poissons finiront par se trouver un nouveau lieu de ponte.

Olivier Laffargue