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Environnement

Intrusion dans des centrales: Greenpeace a-t-elle bien fait ?

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Au lendemain de l'intrusion de militants de Greenpeace dans plusieurs centrales nucléaires, certains fulminent. Pour eux, les écologistes se sont montrés irresponsables en pointant publiquement les failles de sécurité des sites. Ont-ils raison ?

Neuf militants de Greenpeace, interpellés hier lundi, ont été déférés ce matin à un juge et seront convoqués le 20 janvier devant le tribunal correctionnel. Ils avaient pénétré à l'aube dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube). D'autres, qui s'étaient introduits sur le site de Cruas (Ardèche), étaient toujours en garde à vue en milieu de matinée. Au final, ils ont déjoué la surveillance pendant près de 14 heures.

«C'est carrément criminel cette action»

Un coup de force destiné à montrer la vulnérabilité des installations nucléaires françaises, et qui a mis en colère le gouvernement et la majorité. Nicolas Sarkozy a estimé qu'il était « assez irresponsable de prendre des risques avec sa vie et avec la vie des autres ». Sur RMC, le député UMP du Nord, Christian Vanneste, estime que ce type d'initiative est « extrêmement dangereux. Parce que dans le meilleur des cas ça aurait montré des failles, mais aussi montré le chemin à d'éventuels terroristes. C'est carrément criminel cette action. Donc ils doivent payer, et j'espère qu'ils vont payer très cher ce type d'association. Ca commence à bien faire ».

«Le système nucléaire ne veut pas admettre qu'il a des failles»

Mais le député-maire EELV de Gironde, Noël Mamère, estime au contraire que Greenpeace a eu raison de mettre en lumière les faiblesses du système. « Le système nucléaire ne veut pas admettre qu'il a des failles, donc bien sûr qu'ils ont eu raison de les montrer. Greenpeace - qui n'a commis aucune dégradation - a simplement réussi cet exploit de passer au nez et à la barbe des services de sécurité pour montrer qu'il y a des trous dans la maille. Elle vient de démontrer que des groupes terroristes, avec cette fois des intentions très malveillantes, pourraient pénétrer jusqu'au coeur d'une grande centrale nucléaire française ».