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Environnement

INFOGRAPHIES. Réchauffement: qui seront les Français les plus exposés aux effets durant les étés à venir?

En France, au cours des trente prochaines années, les journées et les nuits anormalement chaudes vont se multiplier chaque été. La Bourgogne-France-Comté, l'Auvergne-Rhône-Alpes, et l'Occitanie seront les régions les plus touchées.

Vous avez trouvé l'été chaud? Ce n'est qu'un avant-goût. D'ici 2050, tous les habitants de France métropolitaine connaîtront une augmentation du nombre de journées et de nuits anormalement chaudes durant les mois de juin, juillet et août, met en garde une nouvelle étude de l'Insee publiée ce mardi.

En l'occurence, si de 1976 à 2005, 80% de la population française était exposée à moins de 16 journées anormalement chaudes en période estivale, ce nombre pourrait atteindre 29 journées dans le pire des scénarios au cours des trente prochaine années.

Le pourtour des massifs montagneux surexposé d'ici 2050

Les journées et les nuits extrêmement chaudes ne sont pas en elles-mêmes un phénomène à risque, cependant leur multiplication se traduit par la survenue d'épisodes de canicule intense.

Dans les trois décennies à venir, les endroits situés en basse-montagne (à moins de 1000m d'altitude) seront les premiers concernés par ces anomalies de températures, avec plus de 20 journées anormalement chaudes l'été. Le littoral sera en revanche davantage épargné, mais les anomalies de température vont également y augmenter.

Faites glisser le curseur ci-dessous pour découvrir l'évolution des journées et nuits anormalement chaudes pour les périodes 1976-2005 et 2021-2050.

1 habitant sur 7 vit dans les zones les plus exposées

Le territoire métropolitain sera inégalement touché. Comme le précise l'Insee, à ce jour 9,3 millions de personnes habitent dans les zones où les fortes chaleurs en journée seront les plus répétées, à hauteur de plus de 20 jours en période estivale.

"68% des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes et 47% de ceux de Bourgogne-Franche-Comté seront exposés à plus de 20 journées anormalement chaudes au cours des mois de juin, juillet et août", précisent les auteurs de l'étude, Camille Fontès-Rousseau, Rémi Lardellier (Insee), Jean-Michel Soubeyroux (Météo-France). "Au cours de la période 1976-2005, aucun habitant n’était exposé à de telles anomalies".

La visualisation suivant présente la part de la population qui sera exposée à des anomalies de températures l'été, en fonction de l'intensité des épisodes climatiques dans les 30 prochaines années.

Plus largement, quasi deux-tiers des Français vivant en métropole habitent dans des lieux qui subiront 16 à 20 journées de chaleurs anormales. De leurs côtés, les régions littorales comme la Bretagne ou la Corse seront moins exposées que le pourtour des massifs montagneux ou les département de l'arrière-pays. Dans ces deux régions, seuls 13% de la population résident dans des terres qui seront touchées par plus de 15 journées anormalement chaudes d'ici la seconde moitié du 21e siècle.

Vers une multiplication des nuits tropicales

En parallèle des prévisions sur l'évolution des nuits et des jours, l'évolution du nombre de nuits tropicales (minimum 20°C) permet de rendre compte de la hausse des températures nocturnes dans l'Hexagone. La France devrait là aussi connaître plus d'épisodes climatiques de ce type, et ce majoritairement sur le pourtour méditérranéen et dans le sud du pays.

Faites glisser le curseur ci-dessous pour découvrir l'évolution du nombre de nuits tropicales entre les périodes 1976-2005 et 2021-2050.

Ces épisodes de chaleurs et de températures anormales posent également la question des risques sanitaires induits par le réchauffement climatique. Ainsi, les personnes âgées de 75 ans ou plus restent une population qui peut développer des complications dues à ces épisodes caniculaires répétées. La canicule de 2003 en est l'un des exemples les plus criants.

Théophile Magoria