BFMTV
Environnement

Greenpeace passe les présidentiables au crible sur le nucléaire

Bannière contre le nucléaire déployée par Greenpeace à La Rochelle, en marge de l'université d'été du Parti socialiste. L'organisation écologiste a fait passer à 17 candidats présumés ou déclarés à la présidentielle un "stress test" nucléaire, dont il res

Bannière contre le nucléaire déployée par Greenpeace à La Rochelle, en marge de l'université d'été du Parti socialiste. L'organisation écologiste a fait passer à 17 candidats présumés ou déclarés à la présidentielle un "stress test" nucléaire, dont il res - -

PARIS (Reuters) - A huit mois de l'élection présidentielle française, Greenpeace interpelle les candidats déclarés ou potentiels sur le devenir du...

PARIS (Reuters) - A huit mois de l'élection présidentielle française, Greenpeace interpelle les candidats déclarés ou potentiels sur le devenir du nucléaire et des énergies alternatives, estimant notamment que les prétendants à l'investiture socialiste peuvent mieux faire en la matière.

L'organisation écologiste rend publics lundi les résultats provisoires d'un "stress test" (terme employé pour les tests de contrôle des centrales nucléaires) auquel elle a soumis 17 responsables politiques, du président sortant Nicolas Sarkozy au candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, en passant par Frédéric Nihous, Dominique de Villepin ou Jean-Louis Borloo.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, n'a pas été sollicitée.

Greenpeace a fondé son évaluation, illustrée par un graphique évolutif, sur une échelle ascendante "rétrogrades-attentistes-engagés" à partir des propositions, interventions et points de vue des personnalités concernées.

Elle leur a en outre adressé un courrier avec un questionnaire sur trois thèmes : avenir du nucléaire, dépendance aux énergies fossiles et développement des alternatives.

Les personnalités qui n'ont pas apporté de réponses, sont classées, dans l'attente de leur réaction, dans la catégorie "rétrogrades", précise l'organisation sur son site internet.

Au nombre des "engagés", Greenpeace plébiscite Eva Joly, candidat écologiste à la présidentielle, et Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

L'organisation déplore que la majorité des candidats à la primaire d'investiture socialiste appartiennent au "groupe des attentistes". Seule Martine Aubry "fait une entrée timide dans le groupe des avant-gardistes", relève-t-elle.

"François Hollande, Ségolène Royal et les autres candidats socialistes se refusent encore à faire un choix clair en faveur d'un autre modèle énergétique", écrit Greenpeace.

VILLEPIN ET BOUTIN MIEUX NOTÉS QUE SARKOZY

Les positions sur le nucléaire divergent au sein du Parti socialiste, soumis à la pression des écologistes, partisans d'une sortie radicale du nucléaire.

Le nucléaire représente aujourd'hui en France 74% de la production d'électricité.

François Hollande, favori des sondages pour la primaire socialiste, propose de réduire la part du nucléaire à 50% d'ici 2025. Martine Aubry est favorable à une sortie "à terme", mais ne donne pas d'échéance. Ségolène Royal propose pour sa part de sortir du nucléaire en "quarante ans".

Au centre, François Bayrou et l'artisan du Grenelle de l'environnement Jean-Louis Borloo, qui n'ont pas répondu à Greenpeace, sont classés dans les "rétrogrades".

A droite, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin et la présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin, sont jugés "plus proches des candidats socialistes que de Nicolas Sarkozy".

Dominique de Villepin a évoqué "une perspective de 50%" pour le socle nucléaire de production d'électricité en France, tandis que le PCD prône "un débat sans tabou" sur le nucléaire en soulignant qu'une alternative au nucléaire "reviendrait à produire une électricité plus chère et plus polluante".

Nicolas Sarkozy, qui écarte une sortie du nucléaire à ce stade, est classé dans le camp des "rétrogrades".

Le gouvernement français a lancé une étude baptisée "Energie 2050", qui inclut un scénario de sortie du nucléaire à l'horizon 2040-2050, et a commandé un audit de l'ensemble des 58 centrales nucléaires françaises.

L'accident de la centrale de Fukushima, au Japon, consécutif aux séisme et tsunami du 11 mars, a rendu les opinions publiques plus réceptives aux arguments des opposants au nucléaire.

Le Premier ministre, François Fillon, s'est rendu lundi à la centrale nucléaire du Bugey (Ain) pour réaffirmer l'"engagement intangible des pouvoirs publics" à garantir "la qualité et la sûreté" du parc nucléaire français.

Il a plaidé pour "une voie responsable" entre "sortie du nucléaire et tout nucléaire", récusant "fermement les approches manichéennes".

Sophie Louet, édité par Yves Clarisse