Global Bioenergies: la révolution de la pétrochimie
Produire des gaz sans une goutte d'hydrocarbures mais grâce à des végétaux. C'est le pari fou mais désormais bien réel de Marc Delcourt.
Le principe est simple: il suffit d'utiliser du sucre (mélasses de betterave ou de canne, amidons de maïs ou de blé) et de les faire digérer par des bactéries Escherichia Coli génétiquement modifiées. Et l'alchimie fonctionne.
Le résultat: l'isobutène, molécule essentielle à la fabrication de bon nombre des produits du quotidien. Des carburants évidemment, des caoutchoucs synthétiques, des verres organiques mais aussi des plastiques. Le potentiel est énorme: le marché mondial de l'isobutène dépasse les 20 milliards d'euros.
Un partenaire de poids: Arkema
Au sein du Génopole d'Evry dans l'Essonne l'équipe de Global Bioenergies travaille au quotidien à l'amélioration du procédé. Global Bioenergies est en progression constante depuis 2008. Mais pour voir plus grand, il faut des partenaires.
Cette semaine, la start-up franchit une étape importante: elle peut passer à la phase du pilote industriel. Pour Marc Delcourt, le PDG de Global Bioenergies, se réjouit de respecter à la lettre le calendrier fixé il y a deux ans. Ce pilote sera lancé le mois prochain au coeur de la bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle, au Sud de Reims l’un des principaux complexes agro-industriels de France. Un consortium voit le jour et la grande fierté de Global Bioenergies est d'embarquer Arkema dans l'aventure.
Le groupe est leader de l'oxydation des oléfines. A leurs côtés, deux laboratoires du CNRS, ARD, la filiale de recherche et développement de Cristal Union et Siclaé, ainsi que Processium, un des principaux acteurs du génie chimique en France. Montant total du projet: 10,5 millions d'euros. 5,2 millions sont apportés par l'Etat via le programme Investissements d’Avenir. 4 millions reviendront à Global Bioenergies seul.
Depuis le début de l'aventure Marc Delcourt avait fait le choix de proposer à terme des licences avec les industriels. Ce partenariat devrait permettre à Arkema de produire 10 tonnes d'isobutène végétal. Et ce n'est qu'un début: un deuxième pilote industriel devrait voir le jour en 2014. A suivre....