France, Allemagne: qui envoie sa pollution à l'autre?

La polémique fait rage entre Allemands et Français pour savoir qui fait "profiter" l'autre de sa pollution atmosphérique aux particules fines. Le sens des vents dominants et les conditions anticycloniques pourraient aider à trancher le débat, au-delà de toute autre considération.

Ce mercredi, un nouveau pic de pollution est attendu sur la région parisienne, une partie de la Haute- Normandie et surtout dans le Nord-Pas-de-Calais, indiquent Airparif pour l'Ile-de-France et Prev'Air, pour le reste du territoire. Pour Christophe Person, journaliste météo à BFMTV, le problème provient des conditions météorologiques du moment qui favorisent la stagnation de particules fines sur le Nord de la France. L'anticyclone qui nous apporte aussi le beau temps est donc en cause et qui plus est positionné de manière à accentuer cet épisode de pollution aux particules fines.

Dans les heures qui viennent, cette pollution devrait remonter vers le nord de l'Europe, la mer du Nord, le Royaume-Uni et plus tard encore, vers la Norvège et la Suède.

La maire de Paris a enjoint mercredi matin ceux qui doivent se déplacer à privilégier les transports en commun alors qu'une réunion avec la ministre de l'Ecologie doit envisager d'éventuelles restrictions de circulation ou d'autres mesures telles la gratuité du stationnement résidentiel.

Mais au-delà de ce débat franco-français, une polémique européenne oppose l'Allemagne, Luxembourg et Belgique d'une part et la France d'autre part, savoir qui pollue le plus l'autre.

"Cette fois-ci, c'est notre pollution"

Dans cette polémique, l'Allemagne et ses centrales à charbon sont pointées du doigt. Mais selon Adrien Godet, notre correspondant à Berlin, ce serait plutôt la France avec ses vents dominants d'ouest qui exporterait sa pollution vers ses voisins". "L'Allemagne plaide non coupable", insiste-t-il, soulignant que ce serait "un procès injuste alors que le pays travaille sur des solutions à long terme, contrairement à la France qui ne prend que des mesures d'urgence".

"Bien sûr, avec les flux d'ouest nos polluants vont plus souvent vers là-bas", concède Christophe Person. Mais, nuance-t-il, "lorsque c'est le cas, le vent est beaucoup plus fort et les polluants sont dispersés dans la haute atmosphère, n'entraînant pas de pic de pollution". Conclusion: "On les pollue moins qu'ils ne nous polluent généralement".

Ainsi, l'épisode de pollution exceptionnel de la mi-mars, résultait-il d'un débordement de la pollution venant de l'est sur une très large partie du territoire français. "Mais cette fois-ci, c'est notre pollution", admet le journaliste.

Une pollution tout aussi problématique pour les Allemands

Les responsables politiques allemands, explique Adrien Godet, sont très concernés par ces problèmes de pollution. Outre des "zones écologiques" instituées dans les principales villes du pays, les industriels dont les installations par trop vieillissantes causent un surcroît de pollution, sont mis à l'amende. Enfin, le gouvernement s'emploie a remplacer progressivement les centrales à charbon et autres usages d'énergies fossiles, par des solutions utilisant les énergies renouvelables.