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Environnement

En cas d'échouage du Modern Express, quel risque pour l'environnement?

Le Modern Express, à la dérive, se rapproche du littoral Landais.

Le Modern Express, à la dérive, se rapproche du littoral Landais. - BFMTV

Les autorités françaises se veulent rassurantes. Même en cas d'échouage du Modern Express, la pollution engendrée serait sans commune mesure avec celle laissée par le pétrolier le Prestige en 2002.

Le risque de pollution que fait peser l'éventuel échouage du Modern Express sur les côtes d'Aquitaine est sans commune mesure avec la catastrophe du pétrolier le Prestige de 2002, assurent les autorités françaises. Le bâtiment victime d'une "voie d'eau par usure" s'était abîmé au large des côtes de Galice. L'accident avait provoqué la plus grave marée noire de l'histoire de l'Espagne et du littoral aquitain.

Le préfet maritime de l'Atlantique, Emmanuel de Oliveira, se veut rassurant: "Là, nous avons 300 tonnes de carburant, alors que sur Le Prestige, nous avions 77.000 tonnes. C'est donc 0,5% du problème du Prestige".

Pas de "marée noire", mais un vrai risque de pollution

N'empêche, le risque de pollution est pointé par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. Dans le pire des cas, si le cargo s'échouait dans de mauvaises conditions, il pourrait y avoir rupture de son réservoir, a admis la ministre. "Si le remorquage échoue, il faudra laisser arriver le cargo sur les côtes landaises et mobiliser tous les moyens qui sont déjà sur place: la sécurité civile, le travail du préfet maritime, 70 militaires spécialisés, des barrages - des gros boudins qu'on met sur la mer pour empêcher la marée noire de venir".

"Il y a une grande vigilance: 400 tonnes (de fioul) ce n'est pas rien", a-t-elle dit. "S'il y a un trou béant dans le réservoir, ça peut se déverser assez rapidement", a poursuivi Ségolène Royal.

Un point de vue que partage Pierre Hurmic, chef des élus écologiques de Bordeaux interrogé par BFMTV. "Si la cuve devait s'endommager sur le récif, cela n'entraînerait pas une grande marée noire, mais des rejets extrêmement polluants pour l'environnement, pour nos côtes aquitaines. Des plans antipollution seraient alors déclenchés, en lien avec la préfecture des Landes.

Le carburant en soute n'est pas le seul risque

Si la dispersion du fioul dans la mer est la préoccupation principale des autorités, elle ne constitue pas la seule source de pollution. 

"Les peintures, les lubrifiants, les huiles, les extincteurs, tout un tas d'accessoires toxiques", sont pointés par Jacky Bonnemains, président de Robin des bois.

Le cargo roulier de 164 mètres de long, transportant 3.600 tonnes de bois débité et des engins de travaux, se trouvait lundi matin à 50 km des côtes landaises. Il poursuit sa dérive sud-est depuis mardi.

Dimanche, une météo exécrable avait empêché toute tentative d'hélitreuiller à bord du cargo des experts en renflouement de la société néerlandaise spécialisée Smit Salvage, pour préparer le remorquage. Une ultime tentative va être effectuée lundi.

David Namias avec Thibaud Cheminant et Camille Cassou