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Environnement

Développement durable: les entreprises peuvent encore mieux faire

Ce sont les entreprises du papier et de la forêt, peut-être à cause de leur proximité avec la nature qui tirent le mieux leur épingle du jeu du développement durable.

Ce sont les entreprises du papier et de la forêt, peut-être à cause de leur proximité avec la nature qui tirent le mieux leur épingle du jeu du développement durable. - -

Semaine après semaine, des entreprises viennent témoigner dans Green Business de leur engagement en matière de développement durable. Un produit plus vert, des économies d'énergie mais aussi une réflexion sur le travail de ses salariés. Est-ce si évident pour tout le monde ? Une étude récente de l'agence de notation extra-financière allemande Oekom remet les pendules à l'heure.

Seule une entreprise sur six évaluées par Oekom montre un "bon niveau d'engagement" au développement durable. 3000 grandes entreprises issues de 50 pays ont été passées au crible dans son dernier rapport 2012 dévoilé cette semaine. Aucune ne peut être considérée "très bonne" en la matière. Un quart appréhende ces sujets dans la vie de l'entreprise mais ils ne sont systématiques et intégrés dans la stratégie de management. Plus de la moitié a finalement peu agi en la matière. "Le niveau global des efforts en RSE des entreprises est encore trop bas", comme le déplore Till Jung, directeur du développement à Oekom.

En la matière, les pays ne sont pas égaux. L'Allemagne arrive clairement en tête et affiche son sérieux. Suivent l'Italie et la Finlande. En France, ce sont environ 3 entreprises sur 10 qui se révèlent d'un assez bon niveau en la matière. Ce n'est pas brillant du côté des États-Unis et du Japon.

Ce sont les entreprises du papier et de la forêt, peut-être à cause de la leur proximité avec la nature qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Les fabricants de produits ménagers sont les plus regardants. Devant le secteur de l'informatique puis de l'automobile.

Parmi les mauvais élèves, figurent la distribution (21,7), l'immobilier (20,6), et l'industrie pétrolière et gazière (18,9). Le secteur de la banque mais aussi l'assurance doivent encore faire leurs preuves.

La barre très haute

Il faut dire qu'Oekom ne laisse rien au hasard. Ce sont plus de 100 critères sociaux et environnementaux qui sont choisis spécifiquement pour chaque secteur d'activité.Oekom qui œuvre sur ces questions depuis 20 ans retient 7 grands enjeux: lutte contre le changement climatique, protection de la biodiversité, de l'eau potable, de la forêt, lutte contre la pauvreté, changement démographique, et lutte contre la corruption. En matière des critères EGS (environnementaux, de gouvernance et sociaux), la barre est haute.

A titre d'exemple, en octobre dernier, Oekom a passé au crible les pratiques de 101 entreprises de la chimie présentes dans 25 pays. Seule une vingtaine d'entre elles se sont distinguées. En tête, Linde, Akzo Nobel et BASF

8% de la production chimique comme les plastiques sont réalisés à partir de matériaux renouvelables (cellulose, sucres, etc.). Mais l'évaluation de la toxicité des produits chimiques est encore trop faible tout au long de leur cycle de vie.

Nathalie Croisé de BFM Business