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Climat

Réchauffement climatique: la Chine inhabitable d'ici à la fin du siècle?

Une vue de la Pudong skyline, à Shanghai.

Une vue de la Pudong skyline, à Shanghai. - STR / AFP

Selon une étude de la prestigieuse grande école américaine MIT, la plaine du nord de la Chine pourrait bientôt devenir si chaude et si humide qu'un homme en pleine santé succomberait en seulement six heures.

Si vous rêvez d'un voyage à la découverte de l'Empire du Milieu, vous feriez bien de ne pas trop traîner. La plaine du nord de la Chine, une région qui englobe Pékin, la plus densément peuplée du pays, pourrait devenir la zone la plus caniculaire du monde d'ici à la fin du siècle, selon une étude récente du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) dont CNN se fait l'écho. Tellement chaude mais aussi tellement humide qu'elle pourrait devenir totalement inhabitable pour ses 400 millions d'habitants à l'horizon 2070. 

Pour en arriver à de telles conclusions, l'étude du MIT se base sur une unité de mesure appelée température au thermomètre-globe mouillé, qui permet d'estimer les effets conjugués de la température, de l'humidité et du rayonnement solaire sur l'organisme humain. Les vagues de chaleur humide, qui vont se multiplier à la fin du siècle, seraient d'une violence telle qu'elles tueraient des gens en bonne santé en seulement six heures.

40% d'agriculteurs particulièrement exposés

Si cette zone est particulièrement exposée, détaille le texte, c'est que l'irrigation intensive des sols pour l'agriculture - qui représente toujours 40% des emplois en Chine - provoque une évaporation des eaux importante et un taux d'humidité dans l'air accru. Or l'humidité aggrave les conséquences de la température sur le corps, note le rapport. Par ailleurs, les travailleurs de la terre, qui vivent en extérieur, sans air climatisé, sont particulièrement exposés aux aléas de la météo. 

Un seul moyen de limiter ces vagues meurtrières, selon le texte: couper de manière drastique les émissions de dioxyde de carbone.

"La Chine est le premier contributeur en terme d'émissions de gaz à effet de serre, ce qui a de sérieuses conséquences y compris pour sa propre population", explique le professeur Elfatig Eltahir du MIT, qui a dirigé l'étude. 

Le rapport incite également le pays à mettre en place "le développement de plusieurs mesures de santé publiques efficaces permettant d'éviter les conséquences meurtrières des vagues de chaleur". Une injonction que le reste du monde ferait bien de suivre aussi: selon une étude parue en 2017 dans Nature Climate Change, à la fin du siècle, la moitié de la population mondiale sera exposée à des vagues de chaleur meurtrières comme celle de 2003. Et ce, même si l'accord de Paris était respecté...

C.R.