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Climat

Comment les communes gèrent-elles les risques d'intempéries?

Pluies diluviennes et violents orages s'abattent sur la France depuis plusieurs semaines. Face à ces intempéries, les communes s'organisent en amont afin de minimiser les dégâts et le nombre de victimes.

La France est balayée depuis plusieurs semaines par les intempéries, en raison notamment de fréquents orages frappant un peu partout sur le territoire depuis la mi-mai. Un département est encore en alerte orange "pluies-inondations" ce mercredi.

"(Les) scénarios qu'on a connus en 2016 motivent de notre part une préparation opérationnelle intense, pour faire face à un risque d'inondation, un risque d'électrocution, qui est permanent. Ce sont des phénomènes naturels auxquels on doit être prêts et pour lesquels l'ensemble des acteurs et des citoyens eux-même sont prêts et doivent se former", assure à BFMTV le lieutenant-colonel Gabriel Plus, porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris.

Un plan communal de sauvegarde prêt à l'avance

La prévention passe notamment par les maires des villes, responsables de la sauvegarde des citoyens et du plan communal de sauvegarde. Celui-ci permet de se préparer en amont à des situations inhabituelles comme un incendie, des inondations, des coupures d'eau ou d'électricité, voire des catastrophes majeures.

Les élus des communes se reposent notamment sur le système d'alerte de Predict, une filiale commerciale de Météo France dont le rôle est de prévenir et d'aider à gérer les risques météorologiques. Quelque 30.000 communes en dépendent.

"Predict va me dire 'Voilà, madame la maire, sur votre village les orages se déplacent, les cours d'eau montent, et au fur et à mesure de l'évolution il va m'aider à gérer le phénomène'", explique au micro de BFMTV Magali Vergnes, maire de Névian. Dans cette commune de l'Aude, une inondation avait fait quatre morts en 1999.

"Depuis plus de dix ans, on voit cette évolution, c'est à dire des mairies qui se préparent, qui font des plans communaux de sauvegarde", confirme sur notre antenne Alix Roumagnac, président de Predict Services.

"Les modèles de prévisions de Météo France sont plus précis, les données de radars aussi, et on arrive à travailler sur la chaîne d'alerte, notamment avec les assureurs. Ce travail combiné permet d'améliorer ce bilan (du nombre de victimes, NDLR) et c'est vraiment une lutte au quotidien pour nous", assure-t-il.

Plusieurs bases de données croisées

A Morlaix dans le Finistère, quatre mois de pluie sont tombés en moins de 24h le week-end dernier. Alix Roumagnac explique que sa structure travaille notamment aux données fournies par les assureurs.

"On croise les données (numéros de téléphone et adresses des assurés) avec celles de Météo France (images radars, toutes les cinq minutes et tous les km²). On les croise aussi avec les données de l'hygiène, ainsi que celles d'Airbus où on voit les petits cours d'eau. En fonction de la position des orages sur ces cours d'eau, on va faire partir des messages disant 'Attention, il y a un risque'", détaille-t-il.

"On est en coordination avec les CODIS (centres opérationnels départementaux d'incendie et de secours, NDLR) des différents départements pour essayer d'organiser cette réponse", ajoute-t-il.

Des bilans humains moindres d'année en année

En 1999, la "tempête du siècle" avait fait 92 morts lorsque deux cyclones avait frappé la France au lendemain de Noël. Depuis, hormis la tempête Xynthia qui avait causé la mort de 53 personnes en 2010, le nombre de victimes en raison des intempéries tend à diminuer.

En ce mois de juin, un homme d'environ 35 ans s'est noyé dans sa voiture dans l'Eure et une octogénaire a été retrouvée morte dans une rivière du Lot-et-Garonne, sans que les causes exactes de ces décès ne soient encore connues et donc imputables aux intempéries.
Liv Audigane