Climat: des scientifiques alertent sur la possible disparition du courant Gulf Stream
Identifié comme l'un des potentiels points de basculement du système climatique, la disparition du Gulf Stream est-elle pour bientôt? C'est en tout cas ce que redoutent plusieurs climatologues qui, étude à l'appui, révèlent que le courant marin n'a jamais été aussi instable dans des travaux publiés par la revue Nature Climate Change.
"Je ne m'attendais pas à ce que les signes de déstabilisation soient déjà visibles et c'est effrayant" commente auprès du Guardian Niklas Boers, scientifique à l'Institut de recherche sur l'impact du climat de Potsdam, qui a mené les recherches en question. "C'est quelque chose que l'on ne peut tout simplement pas laisser faire" avertit-il.
D'après de précédentes observations des scientifiques, ce courant, qui prend sa source entre la Floride et les Bahamas et se dilue vers le Groenland, serait actuellement à son plus bas niveau de circulation depuis au moins 1600 ans.
"Maintenir les émissions de CO2 au plus bas niveau"
Mais la nouvelle étude pointe la possibilité d'un arrêt du Gulf Stream, sans pouvoir prévoir la date de cet événement en raison de la complexité de son fonctionnement, et de l'incertitude grandissante quant aux niveaux de réchauffement climatique à venir.
"On ne sait pas quel niveau de CO2 déclencherait un effondrement (du Gulf Stream)", note Niklas Boers. "La seule chose à faire est donc de maintenir les émissions au plus bas niveau possible. La probabilité que cet événement à l'impact extrêmement fort se produise augmente avec chaque gramme de CO2 que nous mettons dans l'atmosphère".
En effet, cet événement pourrait avoir des conséquences dévastatrices, toujours selon les travaux des chercheurs. La disparition du Gulf Stream perturberait les pluies dont des milliards de personnes dépendent pour se nourrir et augmenterait les tempêtes. Les températures pourraient aussi baisser en Europe et le niveau de la mer monter à l'est de l'Amérique du Nord. Enfin, la forêt amazonienne et la calotte glaciaire de l'Antarctique pourraient également en subir les conséquences.