CARTES INTERACTIVES. La mer pourrait monter de 2 mètres d’ici à 2100

Une nouvelle étude a pris en compte le recul de la calotte glacière dans le calcul de l’élévation des eaux, qui devrait être deux fois plus élevée que dans les dernières estimations.

La montée du niveau des eaux est une certitude, mais il reste à déterminer son ampleur. Alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) prévoyait dans son dernier rapport une élévation de 40 centimètres d’ici 2100 dans le meilleur scénario et de 1 mètres si les émissions de gaz à effet de serre gardent leur rythme actuel, une nouvelle étude publiée jeudi 31 mars dans la revue Nature double ces chiffres.

Dans cette modélisation, Robert DeConto, de l’université du Massachusetts, et David Pollard, de l’université de Pennsylvanie, ont pris en compte la contribution de l’Antarctique à l’élévation des mers, en intégrant réchauffement atmosphérique et dynamique des glaces. Résultat: à elle seule, la fonte de la calotte glaciaire pourrait faire monter le niveau des eaux d’un mètre d’ici la fin du siècle et de 15 mètres d’ici 2500, dans l’hypothèse où les émissions de gaz continuent à augmenter au rythme actuel.

Une réduction drastique des émissions est nécessaire

"Ce pourrait être un désastre pour de nombreuses villes à basse altitude, souligne Robert DeConto. Pourtant, une réduction drastique des émissions limitera ce risque de retrait majeur de la calotte antarctique." Ce scénario optimiste repose sur une réduction de 40% à 70% des émissions mondiales d’ici à 2050 pour atteindre la neutralité carbone à la fin du siècle.

Quel que soit le scénario, la montée des eaux ne sera pas sans conséquences sur les lieux de vie et activités humains. De nombreux archipels et parties côtières pourraient malheureusement disparaître. Le site Climate Central permet de visualiser les effets de la montée des eaux sur nos terres en recouvrant de points bleus les futures zones submergées.

Ci-dessus, deux cartes issues de ce site permettent de visualiser les effets d'une montée des eaux à New York: sur la première, qui s'affiche avec le premier onglet à droite, le scénario retenu est celui d'une montée des eaux de 1 mètre, sur celle du deuxième onglet, celui d'une élévation de deux mètres.

Pour bien mesurer la différence d'ampleur, l'exemple de Bangkok est également frappant. Sur la seconde carte de ces deux prospections, les points bleus qui représentent les zones submergées de la capitale thaïlandaise sont en effet bien plus diffus. 

Et la France ne serait pas épargnée. Exemple avec la Vendée:

Si la Vendée apparaît comme la zone française la plus touchée, toutes les côtes métropolitaines se verraient grignoter par les eaux. Et ce rien qu'avec une montée des eaux de 1 mètre...

Ma. G. avec AFP