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Climat

80 euros pour cinq grains de riz: un site imagine le prix de denrées quotidiennes dans un monde sans eau

Une fausse pub dévoilée par The drop store montrant 15ml d'eau vendu 180 euros.

Une fausse pub dévoilée par The drop store montrant 15ml d'eau vendu 180 euros. - The drop store / Twitter

La campagne de sensibilisation a été commandée par le ministère néerlandais des Affaires étrangères, à l'occasion de la conférence de l'ONU sur l'eau qui s'est tenue à New York fin mars.

Alors que des inquiétudes concernant le faible niveau des nappes phréatiques françaises ont émergé cet hiver, et que la crainte d'un nouvel épisode intense de sécheresse cet été est évoqué par le gouvernement, un faux site de commerce en ligne dévoilé en mars imagine ce à quoi pourraient ressembler nos paniers alimentaires dans un futur marqué par une crise de l'eau.

L'initiative, commandée par le ministère néerlandais des Affaires étrangères dans le cadre de la conférence de l'ONU sur l'eau, a été imaginée par l'agence Publicis. Intitulé "The Drop Store" (le magasin goutte en français, NDLR), le site propose divers produits, aux prix démesurés et aux quantités infimes.

150 euros pour des pilules goût pizza

Ainsi, sur The Drop Store, pour se procurer 15 grammes de pilules parfumées à la pizza, il vous faudra débourser 150 euros. "Puisque les récoltes de céréales et de tomates ont à nouveau été perdues, c'est ce qui se rapproche le plus de la réalité", justifie le site.

Pour 35 grammes de maïs, il faudra débourser 118 euros. Quant au riz, cinq grains vous coûteront 81 euros.

"Le manque d'eau touche particulièrement la production alimentaire, et augmente les prix pour tout le monde. Beaucoup de denrées que nous apprécions aujourd'hui vont complètement disparaître, réduisant la diversité et les apports nutritionnels de notre alimentation", détaille sur son site The Drop Store.

La crainte des inondations sur les cultures

Outre la sécheresse, qui entraînera d'ici à 2050 des difficultés en approvisionnement en eau pour 5 milliards de personnes, les inondations causées par le dérèglement climatique et la montée des eaux sont également pointées du doigt. Elles peuvent causer la perte des cultures et la mort du bétail.

"En affectant le rendement des cultures, provoquant l'érosion des sols et son épuisement, l'excès d'eau est une mauvaise nouvelle pour toutes les personnes concernées. Non seulement nos récoltes sont affectées négativement, mais également les fermes, les usines et les réseaux de transport qui les produisent", continue The Drop Store.

Par l'absurdité apparente de son propos, The Drop Store, qui propose également des palmes à talon et un canapé bouée, entend créer une prise de conscience collective, afin d'agir dès maintenant contre les problèmes liés à l'eau qui pourront collectivement nous toucher dans le futur.

Un plan d'action dévoilé par l'ONU

"(Les Nations unies) voulaient que nous partagions un message à l'échelle mondiale, pour que les gens comprennent la valeur de l'eau", a expliqué au site Dezeen Eduardo Marques, directeur commercial de Publicis Benelux.

Puis de poursuivre: "Il y a de l'eau dans tout ce que nous consommons et mangeons dans nos vies. (...) Ainsi, au lieu d'avoir des informations nutritionnelles sur les étiquettes du produit, vous avez combien de litres d'eau ont été nécessaires pour produire ce type de produit".

La conférence de l'ONU sur l'eau s'est tenue du 22 au 24 mars à New York, et a débouché sur l'adoption d'un plan d'action sur l'eau, fort de 700 engagements "orientés vers l’action, allant de choix alimentaires plus judicieux à la réévaluation de l’eau en tant que puissant moteur économique et faisant partie de l’héritage culturel de la Terre", détaille l'ONU sur son site.

Jeudi 30 mars, depuis les Hautes-Alpes, Emmanuel Macron a dévoilé un "plan de sobriété sur l'eau". Le président, qui redoute des "situations de grand stress à l'été prochain", a notamment annoncé un objectif de 10% de réutilisation des eaux usées. Il a également annoncé la création d'un "EcoWatt de l'eau", sur le modèle de ce qui existe déjà pour réduire sa consommation d'électricité.

Jules Fresard