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2017, une des années les plus chaudes jamais enregistrées

La Vallée de la Mort en Californie, l'un des endroits les plus chauds sur Terre.

La Vallée de la Mort en Californie, l'un des endroits les plus chauds sur Terre. - Ezra Shaw - Getty Images North America - AFP

Selon les données utilisées, 2017 a été la deuxième ou troisième année la plus chaude depuis que les mesures modernes existent. Ces records sont corrélés à des émissions de gaz à effet de serre toujours plus importantes.

"S'il n'est pas possible d'isoler ces vagues de chaleur pour se dire 'C'est du dérèglement climatique', lorsqu'on regarde les tendances, lorsqu'on regarde les années précédentes, les records battus année après année, on a bien entendu un impact du dérèglement climatique", rappelait sur BFMTV mercredi Pierre Cannet, responsable climat, énergie et villes durables à WWF France.

Une étude de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) dévoilée mercredi vient confirmer, à nouveau, ces propos. Le rapport, qui se fonde sur les données de 500 scientifiques dans plus de 60 pays, révèle que si 2017 n'a pas battu un nouveau record de chaleur, elle est néanmoins l'année la plus chaude hors phénomène El-Niño (qui affecte périodiquement la température dans les océans et sur Terre).

Le document, publié chaque année depuis 28 ans, souligne par ailleurs que 2017 ne bat pas les records de chaleur de 2014, 2015 et 2016 mais est la deuxième ou troisième année plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés modernes (entre le milieu et la fin des années 1800).

"Des températures bien plus élevées que la moyenne" ont été relevées sur une bonne partie de la planète, souligne le rapport. L'année dernière, des records ont été enregistrés en Argentine, en Uruguay, en Espagne et en Bulgarie.

53,5°C au Pakistan

Quant au Mexique, il a "battu son record de chaleur pour la quatrième année consécutive". Le 27 janvier, la température la plus haute jamais relevée autant au sud a été détectée à Puerto Madryn en Argentine, avec 43,4°C. En mai au Pakistan, le mercure a à nouveau atteint 53,5°C à Turbat.

D'ordinaire, résume CNN, le phénomène La Niña contrebalance El Niño, avec un refroidissement de certaines aires de l'océan Pacifique qui permet de faire baisser les températures moyennes. L'impact de La Niña sur 2017 a non seulement été "faible" mais n'a pas permis de réguler des températures influencées par des émissions de gaz à effets de serre toujours plus importantes.

Toujours plus de gaz à effet de serre

C'est l'autre grand point du rapport de la NOAA. L'année dernière, le taux de concentration des trois gaz à effet de serre les plus dangereux relâchés dans l'atmosphère - dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d'azote - a atteint des nouveaux records.

Le taux de concentration annuel de dioxyde de carbone à la surface de la Terre a atteint 405 parties par million (ppm), "au plus haut dans l'enregistrement des mesures atmosphériques modernes".

"Le taux de croissance global du CO2 a presque été multiplié par quatre depuis le début des années 1960", ajoute le document.

Selon le rapport, tout un ensemble d'indicateurs montrent que le réchauffement de la planète s'est accéléré sous l'effet de la combustion d'énergies fossiles qui augmentent la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, notamment en 2017. C'est cette même année que Donald Trump a annoncé le retrait de son pays de l'accord de Paris pour le climat. Les Etats-Unis sont pourtant le second émetteur au monde, derrière la Chine. La France figure elle aussi dans le Top 20.

Liv Audigane, avec AFP