Climat: Béchu appelle la France à "sortir du déni" et se préparer à +4°C

Le ministre de la Transition écologique indique qu'il est important d'investir "dans des matériaux qui nous permettent de résister à ces températures" si ce scénario, le plus pessimiste des experts du GIEC, se réalise.

Nouvelle mise en garde du ministre de la Transition écologique. La France doit "sortir du déni" et se préparer à s'adapter à un réchauffement climatique qui puisse aller jusqu'à 4°C sur son territoire, a plaidé ce vendredi Christophe Béchu sur Europe 1.

"Tant mieux si on n'arrive pas à 4°C mais ne pas s'y préparer c'est exposer nos concitoyens, nos agriculteurs, nos activités économiques à des risques sans leur donner les moyens d'y faire face", a-t-il ajouté.

Sécheresses et canicules

Le ministre a installé jeudi le Comité de pilotage ministériel sur l'adaptation au changement climatique. Cette instance travaille sur des scénarios de référence, dont l'un pessimiste se traduirait par un réchauffement de 4°C en France, où la hausse des températures est plus importante que la moyenne mondiale.

"Il faut bien comprendre que se préparer à une France à +4°C ça n'a rien à voir", a souligné Christophe Béchu, citant des risques aggravés pour la montée des eaux, la perte d'enneigement, les sécheresses ou encore les canicules, durant lesquelles "on peut tangenter les 50°C" en ville.

"S'adapter à ça, c'est sortir du déni", a-t-il jugé. "Il faut qu'on investisse dans des matériaux qui nous permettent de résister à ces températures, ça veut dire penser l'organisation des services publics, les lois sur l'eau, la protection de la biodiversité, des sols, des règles sur les assurances..." "En avril nous présenterons ces différents éléments et nous les rendrons publiques", a-t-il indiqué.

Le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec) a montré que la planète avait déjà gagné en moyenne près de 1,2°C depuis l'ère pré-industrielle en raison des gaz à effet de serre générés par les activités humaines.

Sans un renforcement des politiques actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2°C d'ici 2100, qui serait plus important encore en France.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV