Circulation alternée: quelle efficacité?

La circulation alternée est mise en place ce mardi à Paris et dans 22 communes de la petite couronne. Un dispositif qui, lors de ses dernières applications, avait eu des effets réels mais limités sur la qualité de l'air.

La circulation alternée est appliquée pour la quatrième fois ce mardi à Paris et en Ile-de-France. Un dispositif mis en place en 1997, 2014 et 2015 lors d'épisodes de pollution dans la région. Si la circulation alternée peut compliquer le quotidien des automobilistes, elle a toutefois un impact significatif.

D'abord sur la circulation, Airparif avait constaté en 2014 une baisse moyenne de trafic de 18% à Paris et 13% en petite couronne lors de son application. Les effets sur la qualité de l'air s'étaient aussi fait sentir avec une diminution moyenne de la pollution jusqu'à 15% en moins d'émissions de particules et moins 20% d'émissions d'oxydes d'azote. La mise en place de la circulation alternée ce mardi a été saluée par la mairie de Paris notamment, qui réclamait son application depuis vendredi.

"Dans le cadre de la réglementation actuelle, c'est la seule mesure qui est efficace, qui a montré qu'elle faisait baisser la pollution", souligne ce mardi sur BFM Paris Bernard Jomier, adjoint à la santé à la mairie de Paris.

Avec la vignette, la fin de la circulation alternée?

Mais la mise en place de la circulation alternée n'est pas une mesure totalement satisfaisante car en choisissant de laisser circuler les véhicules paires ou impaires, des véhicules polluants peuvent malgré tout continuer de circuler.

"Toute mesure qui permet de limiter les polluants est intéressante, estime Frédéric Bouvier, directeur d'Airparif. Après il faut avoir à l'esprit que c'est une mesure qui va évoluer dans les prochaines semaines et dans les prochains mois, on va avoir (...) les dispositifs des certificats de critères qui permettront d'enlever plutôt les véhicules les plus polluants plutôt que d'avoir une logique binaire paire et impaire"

L'obligation du port de la vignette à partir du 16 janvier à Paris devrait donc signer la fin de la circulation alternée telle qu'elle est appliquée actuellement. Mais ces dispositifs ne permettent d'agir que de façon ponctuelle sur les émissions de polluants et ne devraient pas épargner la région de prochains épisodes de pollution.

Carole Blanchard