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Environnement

Chasse: la Ligue de protection des oiseaux s'inquiète d'une "hécatombe de rapaces" victimes de tirs

Un faucon crécerelle à Nice en septembre 2018. Photo d'illustration.

Un faucon crécerelle à Nice en septembre 2018. Photo d'illustration. - VALERY HACHE

De nombreux rapaces protégés sont victimes "d'erreurs d'identification" ou de "malveillance délibérée" de la part des chasseurs, selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

La Ligue de protection des oiseaux (LPO) s'est alarmée ce lundi d'une "hécatombe" d'oiseaux rapaces, victimes de tirs pendant la saison de chasse, et en appelle aux fédérations de chasseurs pour préserver ces espèces protégées.

Les découvertes de rapaces "criblés de plomb se multiplient depuis l'ouverture de la chasse" en France, écrit dans un communiqué la LPO, citant une liste de rapaces victimes de tirs, "loin d'être exhaustive".

Ainsi début novembre, un épervier d'Europe a été "la cible d'un tir au fusil dans l'Hérault" et en est resté paralysé, puis deux faucons crécerelles ont été retrouvés dans le même état dans le Vaucluse.

En région Provence-Alpes Côte d'Azur en octobre, deux autres éperviers et deux autres faucons crécerelles avaient été découverts morts. "En septembre, c'était un aigle royal en Ardèche, une buse variable dans le Gard, un circaète Jean-Le-Blanc, etc.", énumère l'association.

"Que les chasseurs cessent de nier leur responsabilité dans la multiplication de ces actes illégaux"

"Ces victimes ne constituent que la partie visible de l'iceberg tant la probabilité de retrouver les animaux tués est très faible", selon l'association. Au cours des trois dernières années, les centres de soins qu'elle gère ont pris en charge 109 rapaces plombés, dont "87% entre début septembre et fin février, soit entre les dates d'ouverture et de fermeture générales de la chasse en France".

Il ne s'agit pas d'actes de chasse volontaires, puisque ces rapaces sont protégés depuis 1976, mais "d'erreurs d'identification" ou de "malveillance délibérée" à l'encontre de ces oiseaux "essentiels à l'équilibre des écosystèmes", rappelle Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO.

"Leurs auteurs sont rarement identifiés et en dépit de nombreuses plaintes de la LPO, la majorité des affaires est classée sans suite", regrette-t-elle, soulignant que la destruction d'une espèce protégée est passible de 3 ans d'emprisonnement et de 50.000 euros d'amende.

La LPO en appelle aux "dirigeants cynégétiques afin qu'ils fassent le nécessaire auprès de leurs adhérents et cessent de nier leur responsabilité dans la multiplication de ces actes".

M.F. avec AFP