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Catastrophe de Gênes: les ponts français sont-ils eux aussi menacés?

D'après une étude publiée par le ministère de la Transition écologique, 7% des ponts français présentent à terme un risque d'effondrement.

La France peut-elle connaître une catastrophe semblable à celle qui s'est produite à Gênes mardi? Alors que l'Italie se penche sur l'état de ses infrastructures routières, la question se pose également en France.

"Il y a toujours des risques puisqu'un pont ne ressemble jamais à un autre: les avions, les bateaux par exemple sont soumis à des normes et des homologations, alors que chaque pont a sa spécificité", explique Gérard Feldzer, consultant transport de BFMTV.

Selon un rapport d'audit du réseau routier, réalisé par deux sociétés suisses et publiées sur le site du ministère de la Transition écologique, un tiers des 12.000 ponts gérés par l'État nécessite des réparations. "Le plus souvent, il s'agit de petites réparations afin de prévenir l'apparition de dégradations structurelles", précise l'étude. Mais dans 7% des cas, les dommages sont plus sérieux et les ponts en question "présentent à terme un risque d'effondrement", peut-on lire dans le rapport.

Des structures contrôlées très régulièrement

Des données à remettre en perspective. "Les 12.000 ponts gérés par l'Etat font partie de ce qu'on appelle les ouvrages d'art, qui comprennent les ponts qui surplombent les autoroutes, les rivières, les infrastructures ferroviaires etc.", indique Gérard Feldzer. Selon lui, il y en a 200.000 en France.

Des ouvrages contrôlés très régulièrement, notamment par le Centre technique des ouvrages d'art et l'Institut français des recherches routières.

"On échange les données, et on procède à des inspections qui ont lieu une fois par an au moins, sinon plus", poursuit Gérard Feldzer. Un pont particulier, comme celui de Millau par exemple, nécessitera un rythme d'inspection et des moyens adaptés.

"Pas de victimes depuis une centaine d'années"

Les inspections sont complexes: des drones et des spectromètres sont employés, différentes températures mesurées. Ces inspections donnent ensuite lieu à des rapports, qui entraîneront la mise en œuvre de travaux.

"Il faut ensuite les chiffrer, et se demander comment les financer", conclut le consultant transport de BFMTV: car comme en Italie, "une partie des autoroutes françaises sont privées".

Pas d'inquiétude à avoir toutefois: "en France, nous avons l'air assez bien bordés sur la question des ponts. On n'a pas eu à déplorer de victimes depuis une centaine d'années".

A. K.