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Environnement

Bas-Rhin, Haute-Garonne... Les fortes chaleurs d'octobre préoccupent les agriculteurs

En plus d'endommager les cultures en cours de développement, les fortes chaleurs qui touchent actuellement le pays retardent la semaison de plusieurs exploitations, au risque de créer des manques chez les consommateurs.

Une nature déboussolée et des conséquences déjà visibles. Ces derniers mois, et alors que les canicules se sont enchaînées cet été avant un mois de septembre le plus chaud jamais enregistré et des premiers jours d'octobre où les records se sont succédé dans tout le pays, les agriculteurs et cultivateurs sont extrêmement inquiets pour les semaines à venir.

Daniel Dettling, un arboriculteur de Westhoffen, dans le Bas-Rhin, montre sur BFMTV les stigmates de la chaleur sur son champ. Sur l'une de ses parcelles figure une crevasse causée par la sécheresse, dans laquelle il peut glisser sa main. "C'est inhabituel à cette époque", nous confie-t-il.

Une crevasse de sécheresse dans un champ d'alsace, octobre 2023
Une crevasse de sécheresse dans un champ d'alsace, octobre 2023 © BFMTV

Et ce n'est pas tout. "Nous observons encore des brûlures de soleil. On en a de plus en plus ces dernières années en été, en juillet et en août, car on a de fortes températures et beaucoup de soleil. Mais à cette période, normalement, on a bien 10°C de moins...", s'inquiète-t-il encore.

Signe des temps, ce cultivateur songe à irriguer ses plantations, chose qu'il n'avait jamais faite au mois d'octobre. Selon les prévisions, le mercure devrait, au moins jusqu'à vendredi, de nouveau avoisiner les 25°C dans la commune alsacienne. À partir de samedi, les températures devraient revenir à des normales de saison, sans qu'aucune pluie ne soit toutefois prévue.

"Des manques"

Cette situation inquiétante n'est pas circonscrite à l'Alsace. En Haute-Garonne, où plusieurs records de température ont déjà été battus pour un mois d'octobre, le climat est désertique dans certaines zones. Une chaleur anormale qui empêche les céréaliers locaux de semer.

Selon les spécialistes, ce retard pourrait avoir des conséquences directes pour les consommateurs.

"On peut être vers des manques, pas des pénuries, qui entraîneraient des conséquences économiques défavorables. Plus cher pour le consommateur, un produit qui se raréfie, on sait bien qu'il y a de la spéculation qui va dessus", indique, à BFMTV, Layre Serres, céréalière et présidente de la FDSEA Haute-Garonne.

Jusqu'à vendredi, les maximales pourraient de nouveau frôler les 30°C dans ce département avant de redescendre d'une dizaine de degrés samedi. Sur place, la pluie se fait attendre puisqu'aucune goutte n'est tombée depuis la mi-juillet.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV