BFMTV
Environnement

Après l'éco-quartier, le quartier à énergie positive

Challenger, le siège de Bouygues Construction, l'un des 2 sites pilotes du projet Cooperate

Challenger, le siège de Bouygues Construction, l'un des 2 sites pilotes du projet Cooperate - -

Le bâtiment à énergie positive doit être la norme à l'horizon 2020. L'idée fait son chemin de faire interagir les bâtiments entre eux. C'est ainsi que se met en place le projet de recherche Cooperate. Des "quartiers à énergie positive" permettront de produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Les tests sont déjà lancés.

"Les bâtiments à énergie positive sont finalement très égoïstes", comme le souligne Servan Lacire, Directeur Innovations et Technologies de Bouygues Energies & Services, l'une des entreprises engagées de Cooperate, un projet de recherche sur les quartiers de demain qui produiront autant d'énergie qu'ils en consomment.

Grâce à une plateforme logicielle "ouverte, évolutive et basée sur le cloud computing", il sera possible de piloter des réseaux et systèmes énergétiques à l'échelle d'un quartier. On comprend mieux pourquoi on peut parler de coopération. Bruxelles apporte officiellement son soutien au projet de recherche Cooperate: une subvention de 3,5 millions pour un projet de près de 6 millions. Des démonstrateurs vont permettre d'étudier l'effacement (ne pas consommer d'électricité pendant une certaine durée ou la reporter), le lissage de la pointe de consommation et l’optimisation de l’énergie produite localement.

Des recherches à grande échelle sont d'ores et déjà effectuées sur deux sites, le siège de Bouygues Construction (Challenger) et le campus du CIT à Bishopstown en Irlande.

Sans oublier l'utilisateur

Au siège de Bouygues Construction près de 3.000 employés travaillent.

Le programme Cooperate va permettre le suivi et l’amélioration de la gestion énergétique entre tous les bâtiments administratifs, les sources d'énergies renouvelables, le système de stockage de l'énergie ainsi que différentes sources de consommation. De son côté, le campus de Bishopstown se compose de bâtiments universitaires avec amphithéâtres, bureaux, laboratoires, résidences universitaires et salles de sport et de loisirs.

Deux bâtiments disposent de capacités locales de production et de stockage d'énergie. La consommation est donc plus variée. C'est bien l'un des enjeux de ce projet: réfléchir à la fois sur le tertiaire et l'habitat. Sept partenaires se sont engagés: l'Université RWTH d'Aix-la-Chapelle qui est chef de file du projet, Bouygues Energies & Services, EMBIX, joint-venture entre Alstom et Bougues, le CIT (Cork Institute of Technology), Intel Labs, l’Université de Manchester et le centre United Technologies Research en Irlande (UTRC-Ireland).

La mutualisation ne sera pas qu'une question d'énergie. Pourquoi ne pas proposer une place de parking vide dans une entreprise aux habitants d'un quartier? L'utilisateur n'est pas oublié dans toute la démarche. C'est même "la clé de la transition énergétique" pour Eric L'Helguen, CEO chez Embix. Des sociologues vont donc accompagner ce projet afin de mieux faire comprendre la problématique. Le projet est européen mais les enjeux restent plus que jamais ceux d'un territoire. Des fonctions d'optimisation doivent permettre au modèle de s'adapter aux besoins locaux. Les collectivités sont d'ailleurs en demande. Les porteurs du projet comptent bien communiquer régulièrement sur l'avancée des tests.

Nathalie Croisé de BFM Business