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Environnement

À quoi va servir l'Office français de la la biodiversité?

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Gestion des espaces naturels, communication et formation des citoyens, police de l'environnement... L'Office français de la biodiversité, est en charge de nombreuses missions pour mieux conserver l'environnement.

À Chamonix, en Haute-Savoie, Emmanuel Macron a prononcé jeudi un discours pour promouvoir et officiellement lancer l'Office français de la biodiversité (OFB). Cet organisme est né le 1er janvier 2020 de la fusion de l'Agence française de la biodiversité et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage.

"Unir ces deux établissements dans la lutte pour la protection de la nature, permet de rassembler des expertises, sur les milieux aquatiques, terrestres et marins et faire front commun contre les menaces qui pèsent sur la biodiversité en France", est-il écrit sur le site de l'OFB.

L'OFB est un établissement public dédié à la sauvegarde de la biodiversité, sous la tutelle du ministère de la Transition écologique. Sa création est encadrée par la loi n°2019-773 du 24 juillet 2019 "modifiant les missions des fédérations des chasseurs et renforçant la police de l'environnement". La liste de ses missions est précisée dès l'article 1.

  • Renforcement de la police de l'environnement
L'OFB est d'abord un organe de contrôle, et doit notamment contribuer à "l'exercice des missions de police administrative et de police judiciaire relatives à l'eau, aux espaces naturels, aux espèces, à la chasse et à la pêche ainsi que des missions de police sanitaire en lien avec la faune sauvage", selon le texte de loi.

Avec la création de l'OFB, le gouvernement renforce le rôle de ces inspecteurs de l'environnement qui pourront "sous le contrôle du procureur de la République, conduire leurs enquêtes de la constatation de l’infraction au renvoi du prévenu devant le tribunal, sans avoir à se dessaisir au profit d’un officier de police judiciaire généraliste", détaille le ministère de l'Écologie.

Ces agents pourront également accéder "aux fichiers des permis de conduire et des habilitations de port d’armes lors de leurs contrôles" ou encore "procéder à des réquisitions auprès des opérateurs de télécommunication".
  • Recherche, expertise et formation

En terme de recherche, le travail semble colossal. L'OFB doit contribuer à "la connaissance, la recherche et l'expertise" sur les espèces présentes dans notre faune et notre flore, les liens entre les changements climatiques et la biodiversité ainsi que sur les risques sanitaires en lien avec la faune sauvage. Ces expertises "seront prioritaires", souligne un document de l'OFB, et permettront d'adapter "les prélèvements en fonction de l'état de conservation" de certaines espèces.

En parallèle de cette mission de recherches, l'OFB devra fournir un travail de communication en accompagnant "la mobilisation de l’ensemble de la société, notamment citoyens et acteurs économiques, sur les enjeux de biodiversité", explique le document. Le texte de loi précise que l'Office sera chargé d'appuyer la formation de la police à ce sujet, mais aussi dans l'Éducation nationale "de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'enseignement agricole".

  • Gestion et restauration des espaces naturels

L'OFB apportera également un appui "scientifique, technique et financier à la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques" concernant les problématiques liées à l'eau et à la biodiversité. Cette mission va de "l'élaboration de la stratégie nationale" au "suivi de la mise en œuvre des règlements et directives européens et des conventions internationale", détaille le texte de loi.

Il s'agira également de gérer et d'aider à la restauration d'espaces naturels, "notamment de zones littorales comprenant des récifs coralliens et des écosystèmes associés", précise la loi. L'OFB "assurera un appui technique aux parcs nationaux et, plus généralement, à l’ensemble des réseaux de gestionnaires d’espaces naturels", ajoute le document de l'office.

Sur le site de l'OFB, il est déjà précisé que dans le budget 2020 de 433 millions d'euros, "une contribution au profit des onze parcs nationaux (y compris le nouveau parc national de forêts) [a été faite] à hauteur de 67 millions d’euros".
  • Des débuts difficiles?

Ces grands projets de préservation de la biodiversité française souffrent toutefois de critiques internes à l'OFB. Dans une enquête publiée par le journal La Croix jeudi, plusieurs membres de l'office, syndiqués ou non, critiquent le manque de moyens et d'effectifs. Le Syndicat national de l’environnement (SNE-FSU) avait d'ailleurs appelé au boycott du discours de Chamonix et l’UNSA-Écologie a émis un préavis national de grève, pour les 12 et 13 février.

Un encadrant de l'OFB confie par exemple au quotidien "le malaise des agents et même des dirigeants", mais aussi "la crainte des nouvelles baisses de moyens financiers et d’effectifs dès 2021, et le flou complet sur les missions et l’organisation, malgré un an de travail de préfiguration".

Le directeur général de l'organisation Pierre Dubreuil, interrogé par La Croix, met ces critiques sur le compte de "la fatigue" car "tout le monde travaille beaucoup". "Nous sommes en phase de création, une phase qui bouscule", déclare-t-il encore.

Salomé Vincendon