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Immobilier

Airbnb: condamnée à payer 46.000 euros, la locataire explique qu'il s'agit "d'une économie de survie"

Entre 2001 et 2018, Lola a sous-loué son appartement parisien, sans l'accord de son propriétaire. Elle a été condamnée à rembourser les loyers perçus et a été expulsée. Au chômage, elle estime avoir été poussée par le manque de moyens.

Une locataire, qui avait sous-loué sur Airbnb son appartement situé à Paris dans le 18ème arrondissement sans l'accord de sa propriétaire, a été condamnée à rembourser intégralement les sommes perçues. Lola doit verser plus de 46.000 euros à sa propriétaire, somme représentant l'ensemble des loyers perçus via la sous-location entre 2011 et 2018, ainsi que 1000 euros de dommages et intérêts. Elle a également été expulsée.

Elle témoigne aujourd'hui sur ce qui l'a poussé à agir ainsi :

"C'est une économie de survie, suite à perte d'un emploi, je me suis retrouvée sans revenus. J'ai dû faire face à une situation qui était 'comment payer mon loyer'. Une des solutions possibles était d'avoir recours à la plateforme Airbnb."

Elle ne sait pas comment elle va pouvoir faire face :

"Je suis abasourdie et choquée. Je suis en fin de droit, j'ai 500 euros par mois et on me demande de payer une somme astronomique. Je trouve cela grotesque et aberrant".

Pour l'avocat de la propriétaire de l'appartement, maître Jonathan Bellaïche, cette condamnation pourrait permettre de limiter les abus.

"Cela fait beaucoup de mal à la municipalité, beaucoup de mal à l'hôtellerie. Il faut que cela prenne fin. Le meilleur moyen pour que cela prenne fin c'est de faire en sorte de condamner les personnes qui commettent ces abus"

De son côté Airbnb décline toutes responsabilités et rappelle aux locataires qu'il est nécessaire de solliciter l'autorisation écrite des propriétaires avant de sous-louer via leurs services. En début d'année, Airbnb avait été condamné parce qu'un locataire avait sous-loué son appartement via la plateforme au-delà de la durée légale de 120 jours par an.

Par ailleurs, depuis le 1er décembre 2017, tout loueur de meublé touristique doit être enregistré et son numéro d'enregistrement doit figurer sur l'annonce en ligne afin de vérifier que les propriétaires ne dépassent pas la durée limite.

C.C.