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Veolia confirme son "intention d'acquérir le contrôle" de Suez

Veolia relève son offre sur Suez

Veolia relève son offre sur Suez - AFP

Veolia, leader mondial de l'eau et des déchets, a confirmé, ce lundi, son intention d'"acquérir le contrôle" de Suez.

Veolia, à qui Engie a accepté lundi de vendre 29,9% de Suez, a dans la foulée "confirmé son intention d'acquérir le contrôle" de son vieux rival via une OPA sur le solde des actions.

"Dans le même temps, Veolia rappelle que cette offre ne sera pas lancée sans avoir obtenu un accueil favorable du conseil d'administration de Suez, avec lequel Veolia souhaite reprendre les discussions dès demain" mardi, ajoute dans un communiqué le leader mondial de l'eau et des déchets.

Bras de fer entre deux fleurons français

Un peu plus tôt, le conseil d'administration d'Engie s'était prononcé en faveur de la vente de ses 29,9% dans Suez à Veolia, pour 3,4 milliards d'euros, avait annoncé le groupe dans un communiqué diffusé lundi soir. Cette opération représente un produit de cession de 3,4 milliards d’euros et dégagera une plus-value avant impôts de 1,8 milliard d’euros enregistrée dans les comptes 2020", ajoutait le Conseil.

Le bras de fer entre les deux fleurons français de l'eau et du traitement de déchets agite la place de Paris depuis que Veolia a annoncé fin août son intention de créer un géant mondial en rachetant l'essentiel de la participation d'Engie dans Suez, avant de lancer une OPA sur le solde des actions.

Le numéro un mondial du secteur a lundi soir "confirmé son intention d'acquérir le contrôle" de son vieux rival. "Dans le même temps, cette offre ne sera pas lancée sans un accueil favorable du conseil d'administration de Suez", a ajouté Veolia, qui dit souhaiter "reprendre les discussions dès demain" mardi avec Suez.

La voie semblait dégagée pour son projet après que le fonds Ardian, présenté comme un recours, eut renoncé à déposer une contre-offre lundi au conseil d'administration d'Engie.

"Non" de l'État

L'Etat, actionnaire à hauteur de 22% d'Engie, a toutefois voté lundi "contre la proposition de cession du bloc de Suez à Veolia", "en l'absence d'accord amiable entre les deux entreprises", a expliqué Bercy dans un communiqué.

Mais si "l'Etat a une voix importante, le conseil d'administration doit agir dans l'intérêt de l'ensemble des actionnaires", a expliqué le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu, à des journalistes après le vote.

L'offre améliorée de Veolia, qui propose à Engie 3,4 milliards d'euros (18 euros par action) pour 29,9% de Suez, expirait lundi à minuit. Engie avait dit dès mercredi qu'il l'accueillait "favorablement".

Veolia avait en outre accepté dimanche une des conditions qui lui étaient posées, en s'engageant "inconditionnellement" à ne pas déposer par la suite d'offre publique d'achat hostile sur le reste du capital de Suez.

Désormais le groupe pourra déposer une "intention d'OPA", sous conditions suspensives liées à l'aval des autorités de la concurrence, ce qui devrait prendre 12 à 18 mois, estime-t-il. Ce qui lui laisse le temps d'échanger avec Suez.

Cette offre sera au même prix que celui payé à Engie, soit 18 euros par action, indique Veolia, qui se réserve néanmoins la possibilité de le modifier en cas d'événements susceptibles d'affecter les perspectives de Suez.

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV