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Trump gèle les négociations sur le plan de relance, Wall Street voit rouge

Donald Trump lors de son retour à la Maison Blanche, le 5 octobre.

Donald Trump lors de son retour à la Maison Blanche, le 5 octobre. - NICHOLAS KAMM / AFP

Le président américain a annoncé mardi qu'il avait décidé de ne plus négocier avec les démocrates sur un nouveau plan d'aide aux Américains et aux petites entreprises pour faire face au Covid-19.

Le plan de relance américain ne sera pas voté avant les élections américaines de novembre.

"J'ai demandé à mes représentants d'arrêter de négocier jusqu'à après les élections", a tweeté le président américain, accusant la cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi de ne pas négocier "de bonne foi".

"Dès que j'aurai gagné, nous voterons un grand plaide d'aide qui sera centré sur les travailleurs américains et les petites entreprises", a-t-il ajouté.

Trump "fait passer son intérêt avant celui du pays", a dénoncé dans la foulée Nancy Pelosi.

"Dès que j'aurai gagné..."

Cette annonce a froidement été accueillie à Wall Street qui virait nettement dans le rouge mardi à moins d'une heure de la clôture.

Vers 19H05 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 1,11% à 27.836,53 points, le Nasdaq perdait 1,29% à 11.186,16 points et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 1,20% à 3.367,73 points.

Les indices de la place new-yorkaise étaient dans le vert peu avant les tweets du locataire de la Maison Blanche, candidat à sa propre succession.

Un nouveau coup de pouce budgétaire est pourtant jugé crucial par les économistes pour permettre à la première économie mondiale de relever la tête, après avoir été mise à genoux par la pandémie qui a paralysé de nombreux secteurs économiques.

L'administration Trump et le Congrès tentaient depuis plus de deux mois de se mettre d'accord sur un nouveau plan d'aide pour les ménages et les entreprises mais les négociations achoppaient sur le montant.

Divergences

La démocrate Nancy Pelosi et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin avaient repris un rythme quotidien de négociations depuis près d'une semaine.

Mais les divergences entre républicains et démocrates restaient trop grandes. Le montant total de l'aide, notamment, posait problème, les républicains voulant un premier accord moins important, quitte à revenir à la table des négociations si nécessaire, tandis que les démocrates demandaient un plan de grande ampleur immédiatement.

L'annonce du président américain intervient alors que le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell avait, quelques heures plus tôt, alerté sur les conséquences désastreuses qui menaçaient l'économie américaine sans aide supplémentaire pour les ménages et les entreprises.

"Cela pourrait déclencher une dynamique typique de récession, car la faiblesse se nourrit de la faiblesse", a-t-il déclaré.

"Une longue période de progrès inutilement lents pourrait continuer à exacerber les disparités existantes de notre économie. Ce serait tragique", a encore prévenu Jerome Powell.

La Maison Blanche et le Congrès avaient déjà adopté fin mars un gigantesque plan de relance de 2.200 milliards de dollars. Mais les mesures mises en place expirent progressivement, notamment les aides supplémentaires pour les chômeurs et les prêts aux petites et moyennes entreprises.

OC avec AFP